PROJET D’UNIFICATION ET DE TERRITORIALISATION DE L’ACTION SOCIALE : APRÈS LES GRANDS DISCOURS

La question, la vraie, celle qui est au fond des incertitudes actuelles, c’est de savoir si le projet d’unification et de territorialisation de l’action sociale qui entrera en vigueur au plus tard le 1er avril 2022 offre des garanties et permet de construire un « devenir » pour le CASVP d’arrondissement auquel on puisse avoir une totale confiance.

Le projet, qui doit régénérer l’action sociale à Paris, commence par suivre les ornières de tous les projets de la Ville : démonter ce qui fonctionne déjà.

L’accueil du CASVP d’arrondissement, dont on a tant parlé, est aujourd’hui un mot privé de substance. Comme la proximité  à l’usager.e depuis que le service social polyvalent est devenu service social de proximité. Proximité à l’usager, proximité du CASVP à ses agent.es ? Une réalité qui peine aujourd’hui à vivre.

C’est une des faiblesses du projet que l’exécution en soit subordonnée à tant de conditions. Un budget d’abord pour accompagner le projet ? Des créations de poste ? On vous répondra : « Commencez par travailler davantage, par manger moins avec une pause méridienne réduite et par compter sur vous-mêmes, plus que sur votre direction ». A ce propos, l’UNSA constate  que  les  » beaux mots de la Direction  » ne suffisent pas  à masquer les pratiques imposées par le CASVP.

L’accueil inconditionnel dans les CASVP d’arrondissement, c’est donc l’ambition lexicologique toujours plus affirmée par le CASVP. Vendu aux parisiennes et aux parisiens à qui veut l’entendre comme une panacée, l’envergure du projet nécessite, pour y arriver, un nouveau type d’agent : l’agent universel !

Dans le projet de la SDIS,  pour rendre optimal l’accueil de l’usager, on renforce l’accueil général, on crée un service spécifique d’accès aux droits assorti d’un service en back office pour le traitement des aides municipales. Ces deux entités que les usager.es devront rencontrer avant de pouvoir accéder au service social. Pourquoi ? Mais aussi pourquoi pas ? C’est en tous les cas le choix du CASVP.

Quel personnel pour mener à bien ce projet ? AA, SMS, sous la responsabilité de SA/CSE, selon le CASVP d’arrondissement. 

Ainsi se trouvent placées au second rang pour le CASVP la question des corps statutaires au regard des fonctions exercées, la question des salaires (qui seront inégaux pour un travail de valeur égale !).

Qu’on pose seulement le principe d’un contrôle des effectifs, et la mobilité des agent.es entre les services, avec souplesse, en fonction des besoins, pourrait être la solution déjà envisagée. De toute évidence et comme cela a déjà été souligné, les limites peuvent être repoussées dans ce domaine. La mission n’a pas de prix ! Surtout lorsque ce sont les agent.es qui payent.

A ces efforts dispersés et qui ne rapportent que peu, les agent.es seront agi.es, entraîné.es, utilisé.es. Délogé.es de positions pour lesquelles ils.elles avaient leurs repères (ce que l’expérience conseillait de laisser en l’état). Ils.elles auront des tâches nombreuses et variées à exécuter, beaucoup plus complexes que ne le laissent entendre les fiches de poste à disposition (un classique!). Si vrai qu’il est possible de se demander si la recherche de l’épuisement professionnel n’a pas été confondue avec la recherche de l’efficacité professionnelle. 

Notre proposition à l’UNSA est déterminée par :

– un projet qui doit être compris au-dedans ; c’est savoir écouter les agent.es et se donner les moyens réels pour y arriver.

– du réalisme. Avoir des vues dont l’ambition est telle qu’il faudrait des troupes plus nombreuses, c’est découvrir un jour qu’on joue avec le feu. Nous exigeons des objectifs professionnels réalistes !

– s’interroger sur le sens humain des changements envisagés, avant de valoriser e-Sirius comme une nouvelle proposition relationnelle valorisante pour les agent.es et pour les usager.es.

– considérer que réformer n’est pas une fin en soi.