LE PARIS DE L’ACTION SOCIALE : LA PAUSE EST NÉCESSAIRE

Le Comité Technique du 23 novembre consacré en exclusivité au Paris de l’Action sociale n’a rien rendu – si ce n’est un sujet de chicane – la présidente, Madame FILOCHE, prétextant de ce que notre direction a fourni la copie parfaite pour affirmer qu’elle ne « changera pas une virgule au texte ». Son rôle, qui devait être celui d’arbitre, est singulièrement diminué par cette décision, ne donnant pas aux organisations syndicales l’équitable faculté de faire entendre la voix des agent.es et leurs justes inquiétudes.

Les expert.es désigné.es pour ce grand projet censé améliorer (« encore » selon la Direction) la qualité de l’accompagnement et de l’appui aux Parisien.nes, n’ont même pas besoin de faire preuve d’invention pour avoir l’adhésion des agent.es… « Tout va bien ! »  nous-dit-on. « Les agent.es sont volontaires ». Ainsi, à titre d’exemple, pour ce qui est du projet de renforcement des services d’accueil et d’accès aux droits au sein des CASVP d’arrondissement, les agent.es sont ravi.es, enthousiastes, d’après leurs directeurs.directrices lancé.es dans la grande expérimentation.

Certes, le projet est plus lourd à supporter que prévu, « on le reconnaît », tout comme les apports budgétaires et humains ne sont pas plus suffisants, loin s’en faut. Cependant, « tout va pour le mieux ! »

Pourtant, dans les services support locaux (formation, finances etc), au désordre succède la fuite, quand c’est encore possible, des agent.es qui tentent de se préserver, de disposer d’une capacité de choix. Mais tout va bien !

Pourtant, dans les CASVP d’arrondissement, les grands discours d’intention ne suffisent pas pour rassurer. Et, à défaut d’une prise de position hardie sur le projet (ce qui est au fond la vraie méthode si le projet s’impose), on expérimente, on tâtonne, on joue avec les nerfs des agent.es, pause, programmation, puis recul avant marche accélérée. Toujours en l’absence de moyens et de ressources supplémentaires pour mener ce programme.

Et c’est ainsi que notre Direction ne cesse d’accroître le mal-être au travail !!!

Tandis qu’on présente l’accompagnement au changement – assuré (nous dit-on) depuis le printemps 2021 dans les CASVP d’arrondissement, comme un composant pivot bienveillant de la réussite des réorganisations, l’UNSA remarque que sur le terrain, ce sont les questions relatives au mal-être psychologique, au stress, à l’épuisement professionnel qui dominent. L’impression, lorsqu’on échange avec les acteurs.actrices du terrain, est plutôt d’avoir laissé passer au second plan les questions du bien-être au travail, de la gestion du stress, du sens de son  action (n’en parlons même pas), sans que la moindre chance d’avoir son mot à dire ne soit garantie, engendrant un certain fatalisme chez beaucoup de nos collègues.

Dans ces conditions, comment œuvrer à l’accompagnement à la territorialisation de l’action municipale ? À laquelle s’ajoute la certitude d’une pression plus directe des élu.es, un pouvoir plus fort de la Direction des CASVP d’arrondissement. De quoi inquiéter un peu plus les agent.es ! De quoi faire peur à tout citoyen soucieux de la neutralité du service public ! De quoi alimenter le droit d’alerte de l’UNSA.

Tandis que notre environnement du travail se transforme, la pression sur les agent.es augmente. C’est indéniable. Les agent.es, mais aussi les cadres qui ont des responsabilités plus fortes.

Avec la nouvelle organisation, on attendra des agent.es qu’ils soient plus proactifs que jamais, qu’ils prennent des risques, qu’ils s’engagent sur des objectifs (et qu’ils ne comptent plus leurs heures).

Lorsqu’on y réfléchit un peu, le projet pour l’agent.e se résumera ainsi : la performance et l’efficience, des indicateurs, un contrôle, un regard permanent de la hiérarchie (surplombé par l’élu local), et facilité (!) par la généralisation des outils numériques qui connectent les agent.es en permanence avec leur travail.

Pendant le Comité Technique, l’UNSA a proposé qu’une véritable « pause » soit respectée dans cette période de grand emballement, à la fois pour permettre aux agent.es des établissements de disposer de temps pour se rencontrer, échanger sur les fonctions et métiers, mieux appréhender les changements décidés, avec une nouvelle énergie. Madame FILOCHE a reconnu la pertinence de l’idée. L’UNSA demande un accord et un comité de suivi de cet engagement. Pour l’UNSA, Il est indispensable à cette étape de questionner tous.toutes les agent.es sur leurs perceptions actuelles du projet.