LE TRAVAIL EN 12 HEURES : COMMENT AVOIR (ENCORE) CONFIANCE ?

Initialement réservée à certains services hospitaliers pour assurer la continuité du service en raison de contraintes spécifiques (ex.: service de réanimation), la mise en place des 12 heures en EHPAD pour les soignant.es, ne peut en principe survenir que dans le cas où les services sont confrontés à des «contraintes réelles». Toutefois, dans les faits, le CASVP avait fait le choix d’organisations du travail en postes d’amplitude 12 heures pour des motifs économiques.

En novembre 2020, l’ensemble des organisations syndicales avait maintenu une opposition unanime contre le projet d’expérimentation tel qu’il était présenté par l’administration.

Pour l’UNSA, c’était le moment de faire prévaloir l’idée que le travail en 12 heures, dont 10 heures de travail effectif, sur le long terme, apparaissait inadapté pour des professionnels qui souffrent déjà de fatigue physique et psychologique (avec l’allongement de la durée de travail continu, le service est plus «lourd» pour des agent.es dont la moyenne d’âge approche les 50 ans).

De plus, lorsqu’il se généralise (et c’est souvent le cas après la phase d’expérimentation), il ne permet pas le reclassement des agent.es et le maintien dans l’emploi de certains professionnels (avec des restrictions horaires ou physiologiques).

Par ailleurs, il implique que celles.ceux qui ne sont pas capables ou ne souhaitent pas travailler en 12 heures soient contraints à envisager leur avenir professionnel autrement.

Lors de la réunion qui s’est tenue en octobre dernier, qui portait sur les cycles de travail, les organisations syndicales présentes ont interpellé l’administration sur la nouvelle rumeur d’une application des 12 heures dans certains établissements. Le sous-directeur des services aux personnes âgées et la responsable du service des EHPAD ont insisté sur le fait qu’ « il n’y avait pas de sujet », tant qu’ils étaient en poste, « il n’y aura pas de mise en place des 12 heures ! »

Sommes-nous obligé.es de rappeler que les EHPAD ont déjà subi de nombreux revers avant, pendant et après la crise sanitaire ? Pourquoi nos collègues, qui ont montré leur engagement auprès de nos ainé.es, et qui ne souhaitent pas les 12 heures dans leur grande majorité, ne pourraient-ils pas espérer, à court ou à moyen terme, une considération réelle ?!

Seulement, de temps à autres, il arrive que l’on entende (encore) parler des cycles de travail en 12 heures. Il nous semble que certaines directions d’EHPAD montrent (encore) des velléités à vouloir appliquer ces 12 heures, en prétextant qu’il y a eu une concertation avec les agent.es et leur adhésion. Une approche qui contredit la position officielle de leurs supérieur.es hiérarchiques et de Mme. Véronique LEVIEUX, adjointe à la Maire de Paris en charge des seniors et des solidarités entre les générations, qui s’est rangée derrière la position des syndicats !!!

Lorsque nous nous rendons sur le terrain, la préoccupation des agents c’est : cette rumeur des 12 heures pour pallier au manque d’effectif notoire, et l’absence de visibilité des cycles de travail qui seront mis en place dès le 1er janvier 2022.

Il faut bien différencier les journées continues effectuées par les agents volontaires en heures supplémentaires, ponctuelles, et la mise en place des 12 heures justifiée par le volontariat, mais qui, dans la durée, peut avoir des répercussions négatives, non seulement sur la santé et la vie sociale des professionnels, mais aussi sur la qualité de la prise en charge de nos usager.es.

Nous demandons à l’administration de rappeler les consignes aux directeurs.trices des EHPAD pour ne pas contraindre d’une manière ou d’une autre les agent.es, déjà fragilisé.es par l’augmentation du temps de travail, à une « déviation » de leurs horaires de travail.