EHPAD DU CASVP : OÙ COMMENCE LA MALTRAITANCE ?

 

Les dotations soins attribuées par l’ARS, enfermées dans un tarif plafond très bas, étranglent financièrement les EHPAD publics, notamment du CASVP. Ce mécanisme financier néfaste a atteint ses pleins effets de restrictions budgétaires en 2022. L’équation tarifaire est de plus en plus délicate.

Chaque EHPAD cumule les déficits en budget, en soins, hébergement ou dépendance, qui peuvent être générateurs de suppressions d’emplois. Les réductions d’effectifs et les vacances de postes d’infirmiers, d’aides-soignants, de cadres de santé atteignent des proportions considérables. Le recours à l’intérim est fortement réduit, les heures supplémentaires encouragées au mépris de la santé des professionnels.

Il est urgent que la direction du CASVP prenne en compte le mal-être des agent.es des EHPAD !!!

Le scandale des EHPAD a enfin éclaté. En 2018, le Comité national d’éthique avait soulevé le problème et, avec l’irruption du COVID, de nombreux drames ont alerté sur cette situation.

Mais le quotidien des agent.es des EHPAD du CASVP, que l’ARS ne veut pas voir, est toujours le même : c’est une infirmière pour 78 à 100 résidents atteints de multi-pathologies, ce sont deux agent.es pour assurer le repas d’une vingtaine de résident.es qui ne peuvent ni manger ni boire seuls, ce sont deux aides-soignants pour la toilette et l’accompagnement de plus de vingt  personnes âgées très dépendantes,c’est, faute de personnel en nombre, coucher les résident.es de plus en plus tôt, et leur imposer des temps de présence très courts, trop courts pour prendre soin correctement d’elles et d’eux. … OÙ EST LA BIENTRAITANCE ???

C’est aussi, à l’EHPAD Annie Girardot où l’administration a décidé de retirer les agents hôteliers qui prenaient en charge la vaisselle, les soignant.es qui devront effectuer leurs missions et y inclure cette tâche supplémentaire. En conséquence, il faudra : servir les repas à 18h30/19h, laisser le temps aux résident.es de dîner jusqu’à 20h mais pas plus … car il faut procéder aux couchers des derniers résident.es, nettoyer le sol de la salle à manger, et faire les transmissions avant de quitter le service à 21h20 !!!!!!

Ces pratiques sont dénoncées par les professionnels qui ne souhaitent que pouvoir pratiquer leur métier auprès des personnes âgées dans de bonnes conditions.

L’UNSA le répète encore, l’indispensable est de mettre un nombre de professionnels adapté aux « girages » (le GIR correspond au niveau de perte d’autonomie d’une personne âgée) de chaque étage. Il est inhumain et inqualifiable d’accepter de mettre deux soignant.es pour 30 voire 34 résidents !!!!! Être à trois doit être un minimum !!!!

Les contextes de travail fortement dégradés du fait de la pénurie d’effectif sont un facteur permanent de stress, de fatigue intense pour tous les professionnels.

Les EHPAD du CASVP, qui accueillent les personnes les plus dépendantes, sont privés des ressources qui leur permettaient de bien fonctionner tout en garantissant des conditions de travail correctes. Cette situation honteuse n’est pas tenable !

Face à l’urgence, L’UNSA demande à Anne HIDALGO, Maire de Paris, que le Département de Paris, chargé des volets « dépendance » des EHPAD, augmente dès à présent ses financements pour le recrutement d’agent.es.

Il incombe à la collectivité parisienne de garantir des conditions de travail convenables à ses agent.es.

La bientraitance et la qualité des soins pour les résident.es imposent l’affectation de budgets soins basés sur un relèvement des taux d’encadrement de professionnels adaptés aux niveaux de dépendance et aux pathologies des personnes âgées de chaque établissement. Les politiques publics dénoncent et pointent les EHPAD privés mais que pouvons-nous dire pour ceux, publics, du CASVP ?! Bien souvent, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, la maltraitance commence quand on ne fait rien.

Où va-t-on ????? Vers quel mur fonce le CASVP ? Quelles valeurs mettons-nous en avant avec ce type de pratiques ?