CASVP : NON À LA BANALISATION DES INCIVILITÉS ET DE LA VIOLENCE !

 

De nombreux agent.es nous ont dit être victimes d’incivilités sur leur lieu de travail. Ce phénomène, loin d’être marginal, est même en forte augmentation au CASVP. Les agent.es concerné.es sont confronté.es au public extérieur ou hébergé. Les agissements en cause sont variés : agressions verbales, insultes, violences physiques, et appréciés différemment selon la perception de chacun et le contexte professionnel. Traités avec fermeté dans certains établissements, ils sont tolérés, voire banalisés, dans d’autres…

La multiplication de ces comportements constitue une problématique qui doit interpeller notre direction tenue de protéger la santé physique et mentale de ses agent.es (article L 4121-1 du Code du travail). Le CASVP s’est doté depuis 2018 d’un « Plan cadre de lutte contre les incivilités » pour prévenir et mettre un terme à ces comportements. Nous constatons que ce plan a répondu à une obligation règlementaire mais n’apporte pas aux agent.es la protection attendue.

Nous l’avons déjà dénoncé, on est loin de l’exigence définie par la loi.

De plus, pour l’UNSA, l’exclusion de ce plan des actes de violences en EHPAD n’est pas acceptable.

Les agressions dont sont victimes les personnels des EHPAD génèrent des accidents de travail aux conséquences lourdes, tant sur le plan physique que psychique. Malgré cela, le CASVP ne reconnait pas ces atteintes à la santé des collègues en tant qu’incivilités, les privant ainsi des procédures qui s’y rattachent.

Pour le CASVP, le travail des soignant.es en EHPAD comporte une part de risque d’agression impossible à prévenir. Les rares actions proposées se limitent à lister le travail des soignant.es : les transmissions d’équipe, la traçabilité, l’adaptation des traitements. La présence fréquente en EHPAD de résident.es relativement jeunes, présentant des troubles du comportement, n’est pas évoquée, alors que cette évolution modifie les risques professionnels. Lors de la rencontre bilatérale avec la Directrice générale le 24 mars, l’UNSA a mis l’accent sur ce point.

Les incivilités externes, dont sont victimes les agent.es en contact avec les usager.es (PSA, sections), sont les plus nombreuses et souvent les plus violentes. Il s’agit, dans la plus grande majorité des cas que nous avons relevés, de violences verbales qui prennent la forme d’insultes. Mais aussi de menaces et de violences physiques.

SI LA VIOLENCE EST RÉCURRENTE, IL N’EST PAS QUESTION DE LA BANALISER POUR AUTANT.

Celles.ceux qui pensent qu’on s’habitue à la violence minimisent les faits, minimisent le vécu de celles et ceux qui ont subi ces agissements. Nous avons fait le constat que les violences subies par les agent.es (claques, coups de poing) sont banalisées injustement par « les habitudes ».

Il n’y a aucune excuse face à la violence, que ce soit la frustration, le mécontentement, un état psychiatrique fragile, … Les collègues ont fait le choix d’accompagner les usager.es, pas de subir des agressions physiques et psychologiques !

IL FAUT SYSTEMATISER LA REMONTÉE DES INCIVILITÉS !

Même si le parcours est complexe : déclaration auprès de sa hiérarchie avec description des faits, dépôt de plainte au commissariat, déclaration médicale en passant par les urgences de l’hôpital, et constat par l’unité médio judiciaire d’Incapacité Temporaire de Travail (ITT).

CE QUE L’UNSA DEMANDE : qu’une réponse adaptée soit apportée à chaque événement, incivilités ou agression, et une prise en charge de l’ensemble des démarches médicales, administratives et juridiques des victimes directes ou indirectes doit être facilitée.Que la question soit un thème de réunion d’équipe, de service, intégré comme un thème nécessaire à poser de façon régulière.

Par tout moyen, le CASVP doit informer ses agent.es sur  l’existence du dispositif de signalement, les procédures qu’il prévoit, et les modalités définies pour que chacun.e y ait accès.

Le glissement vers la banalisation ne peut être arrêté que par un barrage énergique, une volonté de la part de notre direction. Il devient maintenant urgent d’appliquer les propositions du plan de lutte contre les incivilités au CASVP de manière visible et efficace.