FAISANT FONCTION : « ABUS DE LANGAGE » OU COMPORTEMENT ABUSIF DU CASVP ?

Alors que l’administration développe l’idée que « parler de faisant fonction est un abus de langage », l’UNSA considère qu’il n’y a pas d’autre notion convenable pour définir tous les agents placés indéfiniment sur un poste dont l’attribution est dédiée en principe à un autre corps voire une autre catégorie que la sienne.

Au CASVP, chacun, chacune peut être amené.e à connaître un.e agent.e faisant fonction.

Ainsi de l’adjoint administratif (de catégorie C) occupant un poste de secrétaire médico-sociale ou Secrétaire administratif (deux corps de catégorie B). Ainsi de l’agent social, du moniteur éducateur exerçant comme adjoint administratif,  spécialité animateur. Ainsi de l’infirmier.e exerçant des fonctions d’encadrement …

Il ne s’agit pas ici de faire état de la problématique du glissement des tâches qui mérite à elle seule une lourde et grave réflexion. Non, la question de fond ici soulevée est celle du bien-fondé de cette stratégie RH du CASVP et de l’avenir des agent.es concerné.es.

Si le bien-fondé peut s’argumenter par le fait qu’il s’agit de répondre à une vacance de postes, par le projet de proposer un débouché professionnel différent à un.e agent.e en demande (ce, pour différentes raisons possibles), la problématique est tout autre quand il s’agit de réfléchir à la perspective professionnelle de l’agent.e faisant fonction.

Exerçant avec réussite ladite fonction, rien n’est proposé pour lui permettre d’évoluer favorablement  vers le corps d’accueil : ni passage au choix, ni formation.

Même constat pour une valorisation indemnitaire : rien ou presque rien.

L’UNSA s’interroge sur la considération du CASVP à l’égard de ces agent.es.

Pire, l’UNSA constate que leur avenir professionnel au CASVP peut même être une impasse au moment de gros changements réglementaires affectant leur corps d’adoption. Ainsi quand les animateurs et les animatrices du CASVP doivent intégrer prochainement le corps des animateurs de la Ville de Paris dans la spécialité animation adaptée pour publics d’adultes, « les faisant fonction animateur du CASVP n’y ont pas leur place », selon la RH au dernier CSAP (Conseil Supérieur des Administrations Parisiennes).

Et quand l’UNSA s’interroge sur leur avenir, le flou tient lieu de réponse.

Il est seulement question d’une réflexion sur un parcours de formation qui serait mis en place en 2023 pour permettre à ces dernier.es, à terme, d’intégrer éventuellement le dit corps.

Fort bien, s’accorde l’UNSA, mais en attendant ? Et puis, parmi les faisant fonction peuvent se trouver des agent.es de différents corps, catégories. Et là, comment fait-on ?

L’administration ne peut se contenter de paroles.

Si le problème est loin d’être simple et qu’il ne s’agit pas de porter une énième critique à l’égard de l’administration, l’UNSA demande que ne soit pas édulcorée la question de fond : les faisant fonction sont présents au CASVP, ils.elles ont donc à y avoir une vraie place, à s’attendre que leur employeur leur apporte une véritable perspective professionnelle, de sorte à ne pas se vivre ni comme des agents invisibles et déconsidérés, ni comme des « dommages collatéraux » en cas de grande réforme impactant le corps d’emprunt.