Toute activité de service public est traditionnellement soumise aux principes de continuité, d’égalité et d’adaptabilité. La rencontre des agent.es ne cesse de confirmer qu’elles.qu’ils s’investissent considérablement dans leur travail, quel que soit leur service d’affectation, forts de la conviction de faire un métier socialement utile, altruiste, au service de l’intérêt général. Parlons ici de continuité du service public : l’UNSA dit oui, assurément, et pose conséquemment la question : à quel prix ?
Or ce qui est constaté, visite après visite d’établissement, c’est la difficulté de plus en plus grande d’honorer la mission à exercer. LA FAUTE À : les limites en moyens, les insuffisances organisationnelles et fonctionnelles, la perte de sens, l’alourdissement de tâches supplémentaires, la mauvaises répartition ou/et le glissements de tâches, la vacances de poste : des antiennes répétées quasiment par tous les syndicats.
QUELLE SOLUTION ? Un ordre de priorité dans les tâches à réaliser : l’indispensable, le souhaitable, l’idéal. Oui, mais même un ordre de priorité a ses limites.
■ EXEMPLE 1 : dans un restaurant solidaire, enlevez un cuisinier sur deux, enlevez un agent de salle sur deux ; réduisez les fournitures ; gérez les stocks à flux tendu et, à la fin du compte, même avec la meilleure volonté du monde, qu’adviendra-t-il ? Des agent .es fatigué.es, désabusé.es, voire en difficulté de santé ; des usager.es déçu.es, mécontent.es, parfois même solidaires des agent.es dont ils.elles perçoivent bien la souffrance.
■ EXEMPLE 2 : la suppression des équipes hôtelières dans les EHPAD. Comment imaginer, par exemple, que les agent.es peuvent servir le repas à 19h, laisser aux personnes âgées le temps de manger tranquillement jusqu’à 20h, faire une partie de la vaisselle, aider au coucher une vingtaine voire une trentaine de résident.es à deux, partir à 21h20. La nuit, trois AS pour 100 résidents. Le poste de l’infirmière de nuit également supprimé en plus de celui du.de la cadre hôtelière. Est-ce que notre direction est prête à assumer la responsabilité en cas de maltraitance ?
■ EXEMPLE 3 : dans un service social, la charge de travail augmentant considérablement, l’accompagnement social devenant de plus en plus difficile, comment réaliser la mission ? Impossible.
Réponse de l’encadrement (entendue) : saupoudrez !
■ EXEMPLE 4 : dans un SPASAD, la vacance de poste obligeant à prioriser parmi les patient.es, puis parmi les gestes à réaliser, comment faire ? « Survolez les patients », dit-on, soit une autre manière de dire « saupoudrez » pour ne pas dire « le mode dégradé est devenu la norme dans nombre de services au CASVP».
Ainsi l’ordre de priorité devient « saupoudrage » : saupoudrons le repas au restaurant solidaire pour le rendre moins pauvre ; saupoudrons l’usager.e du service social d’un ersatz d’accompagnement, saupoudrons la personne âgée en EHPAD d’un regard et la continuité du service public est assurée.
Pour l’UNSA, sauver les apparences ne peut servir de ligne politique pour faire valoir le maintien de la continuité de service public.
Pour L’UNSA, tout évaluer par le prisme de la rigueur budgétaire entraîne ce constat calamiteux par nombre d’agent.es de terrain : « ON NE PEUT PLUS FAIRE NOTRE TRAVAIL CORRECTEMENT !!! ».
Or, les conséquences en sont devenues d’autant plus graves que le développement du carriérisme dans la fonction publique, caractérisée par une forte mobilité, touchant particulièrement les postes stratégiques, à très haute responsabilité, fait que les décideurs d’un temps A ne sont généralement plus là le temps B lorsqu’il s’agit d’évaluer les conséquences des décisions engagées. A ce titre, l’UNSA s’interroge : comment préserver une continuité de qualité du service public lorsqu’il n’y a plus vraiment de continuité dans la responsabilité des acteurs.actrices décideurs ?
L’UNSA demande à l’administration de prendre conscience de l’exigence de la mission à laquelle elle doit répondre et l’invite à se redonner du souffle pour faire vivre sa vraie signification et à rechercher les moyens d’y satisfaire.
En clair, prendre la mesure du décalage entre les grands principes défendus et la réalité des moyens déployés : l’engagement de responsabilité que cela suppose en principe et la charge réelle et effective, ici et maintenant, de responsabilité qui pèse sur les agents de terrain. L’écart est parfois tellement conséquent qu’arrive certaines fois littéralement l’impasse : l’arrêt-maladie, les départs. Ces réponses ne sont plus des actions marginales, et leur signification est claire : le temps de faire peser la charge du geste à mener, sans moyens suffisants, sans respect, sur les agent.es de terrain est fini sauf à … leur demander de subir toujours plus un mal-être résultant de la fréquente incapacité à assurer convenablement leur mission et, pire encore, à leur laisser porter seul.es la responsabilité engagée lorsqu’un problème sérieux se pose.
OR, POUR L’UNSA, IL Y A DES SOLUTIONS ET IL REVIENT À LA DIRECTION DE S’ENGAGER !!!
