« GRANDE ÉQUIPE », TRAVAIL EN 10-12 HEURES, L’AFFAIRE EST-ELLE ENTENDUE ?

« La grande équipe » signifie que vous pouvez d’une semaine à l’autre être du matin ou de l’après-midi.

Présenté il y a moins d’un an par le service des EHPAD et l’ex-directeur de la SDSPA (actuelle SDA),le projet de pouvoir faire basculer un.e agent.e de l’équipe de jour à l’équipe de garde – les problèmes d’effectif touchant plus régulièrement les équipes de garde – n’avait pas fait long feu puisqu’on nous annonçait quelques jours plus tard que Madame LEVIEUX, adjointe à la Maire de Paris en charge des séniors et des solidarités entre générations, que nous avions interrogée, était catégorique sur ce sujet : roulement de travail en 10 ou 12 heures et grande équipe : C’EST NON !!!!

Aujourd’hui on nous rapporte que certains établissements, afin d’équilibrer les plannings, n’hésitent pas à utiliser la force et la contrainte dès qu’ils en ont l’occasion, quand d’autres s’emploient à culpabiliser les agent.es pour les garder quelques heures de plus, notamment « de vouloir laisser tomber leurs collègues » et « ne pas penser aux résidents et à leur bien-être ». Ces « solutions » nuisibles sont un vrai recul social, et une brèche pour certaines directions !

« La grande équipe » était même présentée aux agent.es comme « un moindre mal » par l’ex-directeur de la SDSPA… Ce qui est loin d’être le cas. On sait qu’il est clairement contre-indiqué d’instaurer des postes longs quand le travail présente des contraintes physiques importantes, une charge mentale soutenue, voire nécessite une présence régulière ou un suivi relationnel.

De plus, l’idée selon laquelle on peut mieux organiser son travail est complètement illusoire.

De même, pour les métiers des services à la personne (aide-soignant.e, aide à domicile), qui sont classiquement considérés comme des métiers à « fort engagement », où les horaires atypiques sont structurels, les possibilités de récupération de la dette de sommeil et de la fatigue inhérente à des postes longs sont conditionnées par les charges familiales et autres.

Aujourd’hui, des collègues dans les EHPAD du CASVP arrivent à 7h00, et alors qu’ils.elles doivent quitter leur poste à 14h42, on leur demande de rester « parce qu’il n’y a pas de solution ». Ils.elles se retrouvent donc en poste jusqu’à 20h30. Le lendemain, on s’arrange de la même manière, retour à 7h00 ! Motif : contrainte impérative de fonctionnement du service.

S’il est un sujet qui doit être traité avec des égards particuliers, c’est bien celui des conséquences. Les professionnel.les de santé ne pourront pas – en plus d’assumer au quotidien une activité déjà disproportionnée par rapport aux moyens dont ils.elles disposent aujourd’hui – être tenu.es responsables des accidents qui surviendront immanquablement. Les autorités de tutelle devront prendre leurs responsabilités.

Le contexte créé est profondément anxiogène et déstabilisant pour les professionnel.les impacté.es qui ont déjà à faire face à des fonctions et des charges de travail alourdies. L’UNSA demande une communication dans les plus brefs délais aux personnels et aux organisations syndicales du CASVP au sujet de la mise en place de la grande équipe et du travail en 10-12 heures. Il est évident pour nous que sa mise en œuvre est délétère si elle est avérée, et ne pourra se faire sans des négociations approfondies sur les questions des recrutements, des organisations et des conditions de travail, des structurations de service et de la reconnaissance salariale. Des garanties doivent nous être données sur ces sujets. L’UNSA demande que des réponses claires et sans équivoque lui soient apportées sur l’ensemble de ces points.