POINT D’INDICE : ENFIN DU CONCRET… MAIS UN DEGEL INSUFFISANT !

Le suspense durait depuis des mois. Monsieur GUERINI, le nouveau ministre de la transformation et de la fonction publique, y a mis fin aujourd’hui : les agents publics bénéficieront d’une augmentation générale de 3,5%, en une seule fois, et ce dès le 1er juillet.

UNE HAUSSE DE 3,5 % !

Monsieur GUERINI a réuni les organisations syndicales au ministère, ce 28 juin pour dévoiler le montant de la revalorisation du point d’indice, pour faire un point sur toutes les mesures mises en place lors du premier quinquennat et ouvrir les discussions sur les pistes d’évolution des rémunérations.

Dans les faits, la valeur du point d’indice de la fonction publique est bel et bien fixée par décret, mais elle doit être entérinée par la loi de finances. “Il est possible que la valeur du point soit relevée par décret, mais il faut augmenter le budget de l’État, d’où, donc, la nécessité d’avoir une loi de finances rectificative” qui doit être votée en juillet à l’Assemblée nationale.

POUR RAPPEL :

Le point d’indice est le dénominateur commun de la rémunération des 5,7 millions d’agents publics, répartis dans les trois fonctions publiques (Etat, hospitalière et territoriale). Il n’a été réévalué qu’une seule et unique fois depuis 2011, avec une « hausse de 1,2% » (répartie en deux fois  0,6% : le 1er juillet 2016 et le 1er février 2017).

Depuis le 1er février 2017, sa valeur mensuelle s’élevait à exactement 4,68602 euros. Elle sera donc portée à 4,85003 euros par mois à compter du 1er juillet 2022. 

La méthode de calcul des salaires bruts est commune aux fonctionnaires et aux contractuels : il faut multiplier « la valeur du point d’indice par l’indice majoré (IM) propre à chaque fonctionnaire ». Cet indice est défini en fonction de « son échelon, son grade, son cadre d’emploi et son ancienneté »

Une augmentation de 1 % de la valeur du point d’indice représente une dépense de l’ordre de 2 milliards d’euros, dont 900 millions d’euros pour l’Etat et ses opérateurs, 600 millions pour la fonction publique territoriale et 500 millions pour l’hospitalière. (Source : DGAFP.). Cette mesure devrait donc coûter 7,5 milliards d’euros.

UN DEGEL INSUFFISANT :

C’est un premier pas d’importance, mais l’inflation, selon l’Insee, « dépassera 5,5 % en juin ».

En outre, certains chiffres au 1er mai  (et malgré le relèvement du minimum de traitement) étaient particulièrement éloquents :

  • Les agents de catégorie C restent 9 ans au niveau du SMIC avant une augmentation de…8 euros par mois !
  • Les agents de catégorie B sont recrutés au SMIC, au même indice que la catégorie C pendant 4 ans !
  • Les agents de catégorie A sont recrutés à un indice supérieur au SMIC de même pas 10% !

L’UNSA, qui portait la revendication d’un relèvement du point d’indice bien supérieur, demande également :

  • La mise en place d’un mécanisme d’indexation de la valeur du point sur l’évolution du coût de la vie.
  • Des mesures générales d’amélioration de tous les niveaux de grille indiciaire et des carrières afin de permettre une véritable progression au fil du temps.
  • La révision de certains dispositifs notamment celui de l’Indemnité de Résidence, la réactualisation des frais de mission et les frais kilométriques, la réévaluation des barèmes des prestations d’action sociale pour tenir compte de l’inflation.

Le pouvoir d’achat est une urgence qui doit se traduire rapidement sur les feuilles de paye.

Aux côtés de tous les agents publics, l’UNSA continue de se mobiliser pour défendre leur pouvoir d’achat. Lorsque cette revalorisation sera votée, nos grilles seront remises à jour sur notre site www.unsacasvp.fr