SOBRIÉTÉ ÉNERGÉTIQUE : IL FAUT QUE TOUT CHANGE POUR QUE RIEN NE CHANGE

Réduire la consommation d’énergie (et la facture), c’est le grand défi pour les prochains mois au niveau national. Chauffage, éclairage, déplacements, utilisation des outils numériques : l’objectif affiché par le Gouvernement pour la Fonction publique est de faire baisser en deux ans la consommation totale d’énergie de 10 % par rapport à celle de 2019. L’administration de la DSOL a présenté aux organisations syndicales quelques mesures d’économies qui s’appliqueront aux agent.es, dans le cadre d’un plan de sobriété énergétique parisien. Quelques éléments issus de la réunion du 11 octobre.

« La hausse des coûts de l’énergie (près de 50 %) pourrait coûter (malgré une baisse de notre consommation d’énergie) 30 à 34 millions d’euros supplémentaires à la Ville cette année », nous dit la Mairie de Paris. Pour parvenir à faire baisser la consommation, que propose la municipalité pour les prochaines semaines ?

Dans les sites relevant du CASVP (hors lieux de vie), « certaines mesures d’économie d’énergie seront déclinées » ; et des mesures de sobriété « seront expérimentées » dans les lieux de vie dont la qualité du bâti le permet (hors EHPAD) :

La baisse progressive des températures de 1°C dans tous ses bâtiments, passant de 19°C à 18°C, et le décalage de la mise en chauffe le matin de 30 mn. La température sera réglée à 12° la nuit et lorsque les bâtiments seront inoccupés. « Cette mesure pourra faire l’objet d’exception ponctuellement » nous dit-on.

La saison de chauffe hivernale sera décalée aux vacances de la Toussaint (début novembre) pour les bâtiments administratifs.

Désignation de référent.es sobriété pour chaque bâtiment, en charge, par exemple, de définir les périodes d’inoccupation, mais aussi d’accompagner les agent.es dans la mise en place des mesures (et éviter les effets rebonds de chauffage d’appoint), ou encore d’identifier et faire remonter les situations particulières.

Gestion de la température ambiante : 21°C, ou 22° (toujours selon la qualité du bâti) pour les CHRS, les résidences autonomie et appartement, 24°C dans les EHPAD (rien ne change), 22°C dans les clubs et les restaurants …

Aucune information ne nous a été donnée sur les écrans non essentiels, la réduction de la vitesse lors de l’utilisation d’un véhicule de service pourtant identifiés comme faisant partie des principaux gisements d’économies potentielles. Rien sur le télétravail pourtant vivement recommandé afin « d’économiser sur les déplacements et d’optimiser l’usage des bâtiments », toujours sur la base du volontariat, et la revalorisation de l’indemnité journalière. L’UNSA veillera à ce que cette hausse soit effective à la Ville et au CASVP. Le sujet devant être abordé avec Monsieur Guillou à l’occasion d’une rencontre prochaine. Rien sur le long terme, rien encore sur le dispositif Ecowatt qui doit permettre d’anticiper les risques de coupure hivernale (« il n’y aura pas de tensions sur le réseau électrique parisien », nous dit la Direction). Et surtout, rien sur un plan de rénovation et l’isolation des bâtiments publics, et sur le parc locatif destiné aux usager.es de la Ville, qui permettrait enfin de « massifier » la rénovation énergétique…

L’UNSA s’inquiète du manque de dispositifs réglementaires proposé par la Ville et s’interroge sur les mesures d’accompagnement qui doivent être mises en œuvre pour s’assurer que les engagements seront bien tenus, alors même que l’enjeu est que ces changements s’inscrivent dans la durée pour s’intégrer dans la stratégie nationale bas carbone. Sommes-nous bien préparé.es à voir dans la sobriété énergétique un progrès pour chacun.e plutôt qu’un interdit ? Le plan de sobriété ne doit pas prendre la forme d’une austérité qui tombe d’en haut. L’UNSA entend favorablement l’accent mis par l’administration sur la nécessité du dialogue social à tous les niveaux. Rien ne sera possible, et ne changera, sans l’adhésion et l’implication des agent.es.