PALI-KAO. GESTION DE FIN DE CRISE OU LES DANGERS DE L’ARRANGEMENT

Par son courrier du 21 octobre, la Ville de Paris autorise les organisations syndicales représentatives à engager une négociation relative aux conditions de travail des personnels de la restauration en vue de définir des mesures applicables à compter de 2023, ne pouvant garantir l’adoption de mesures équivalentes à celles qui ont été appliquées au sein du Ségur de la santé. Que manque-t-il à cette annonce de la Ville ? La garantie d’éléments concrets pour l’avenir, certainement, et des interlocuteurs.trices côté Ville qui disposent de sérieuses marges de manœuvre financières pour construire des réponses tenant compte des intérêts et des attentes des agent.es.

À la suite des décrets des 28 et 29 avril venus concrétiser l’extension du Ségur aux travailleurs sociaux exerçant dans la fonction publique – le SÉGUR 3 – l’UNSA a écrit à l’administration du CASVP pour demander l’ouverture de négociations. L’administration a, dans un premier temps, refusé d’engager les négociations sur cette question et a annoncé, le 10 juin, une extension du dispositif à des personnels, comme les SMS, non expressément visés par les décrets gouvernementaux.

Nous signalions qu’il existe des oublié.es de ce Ségur 3 (comme nous l’avions fait pour les précédentes versions) : c’est notamment le cas de métiers administratifs, techniques et logistiques, et d’autres d’autant plus légitimes que l’engagement des agent.es conjugué à l’inflation invitent à le faire. Chacun.e peut et a pu s’en accorder.

Le Ségur est une mesure catégorielle, il a un périmètre chaque fois limité qui s’est étendu au fil du temps par des négociations des syndicats signataires au niveau national : UNSA, FO, CFDT.

Entre avril et le 3 octobre, date de notre rencontre avec Monsieur GUILLOU, l’UNSA a présenté à l’administration de la Ville différentes propositions, sur le RIFSEEP, sur le pouvoir d’achat des agent.es.

L’UNSA a obtenu une amélioration du dispositif des primes, de leur montant mensuel pour 2023, pour tous et toutes.

Depuis, il semble que le rapport de force engagé à la cuisine centrale de Pali-Kao et la volonté de trouver une issue au conflit social qui impacte aujourd’hui le fonctionnement des restaurants Emeraude et solidaires du CASVP ont permis d’obtenir des engagements de principe pour 2023, mais seulement pour les métiers de la restauration sociale.

L’UNSA se réjouit bien entendu que ces agent.es obtiennent demain quelques adoucissements et se tient prêt pour apporter sa contribution dans les futures négociations. Il s’agit d’un engagement politique, pour 2023, d’une prime, dont le montant reste à définir. Comme suite logique, l’UNSA déplore à nouveau qu’il y aura encore des oublié.es de la valorisation du pouvoir d’achat.

L’UNSA prend acte du choix politique de la Mairie de Paris dans le cadre de la gestion de fin de conflit. Convaincue qu’une solution au problème de pouvoir d’achat des agent.es ne peut être trouvée que par le biais d’un processus ouvert de négociation, l’UNSA regrette vivement que la Ville ait attendu un blocage pour accepter le dialogue avec les organisations syndicales. De plus, nous remarquons, tout particulièrement à la veille d’élections professionnelles, alors que les élu.es et l’employeur sont tenu.es à une obligation de neutralité, que la gouvernance démocratique fondée sur des principes d’une égalité de traitement des syndicats représentatifs n’est pas assurée. L’UNSA en tire d’ores et déjà les conséquences.