Depuis le vendredi 4 novembre à 9h10, les femmes travaillent gratuitement. En effet, en France, le salaire horaire moyen des femmes est de 15,8% inférieur à celui des hommes.
Ce chiffre est à peine inférieur à celui de l’année 2021, preuve que le chemin est encore long pour obtenir une égalité pleine et entière entre les femmes et les hommes.
D’autre part, cet écart est supérieur à l’écart moyen constaté en Europe, qui est de 13%.
En tout état de cause, si les femmes étaient payées en France au même taux horaire moyen que les hommes, au vu de leurs salaires actuels, on pourrait considérer que toutes les tâches effectuées à compter de ce 4 novembre 2022 sont effectuées bénévolement et ce jusqu’à la fin de l’année.
Dans la fonction publique, cet écart en termes de rémunération est visible sous plusieurs aspects :
• L’ « effet démographique au sein des corps » : quand la catégorie hiérarchique s’élève, la proportion de femmes dans l’emploi décroît.
• L’ « effet ségrégation des corps » : à catégorie hiérarchique égale, les femmes sont souvent surreprésentées dans les métiers moins rémunérateurs (administratif, social, santé, etc.). À l’inverse, les hommes occupent plus souvent des métiers mieux rémunérés au sein de ces catégories (filière technique par exemple). L’écart est directement visible en comparant les déroulés de carrière via les grilles indiciaires.
• L’ « effet temps partiel » : à grade identique, les écarts sont également en partie liés au temps de travail. Ainsi, les femmes sont plus souvent à temps partiel et les hommes font plus d’heures supplémentaires.
• L’ « effet ancienneté » : les carrières des femmes sont également plus « hachées » par des interruptions de carrière liées à la vie personnelle (maternité notamment). Les écarts de rémunération sexués viennent alors d’un écart d’ancienneté moyenne entre les femmes et les hommes éventuellement accentué par les mécanismes promotion interne.
L’UNSA continuera à se mobiliser pour une égalité des droits entre les femmes et les hommes, à commencer par leur rémunération, et demande pour cela la mise en place urgente de mesures pour :
● Mettre en place des mesures favorisant la transparence salariale à l’instar de la Fonction Publique d’Etat où la DGAFP (direction générale de l’administration et de la fonction publique) a développé un outil de mesure des inégalités de rémunération entre les femmes et les hommes.
● Mettre en place des critères d’évaluation non sexistes pour l’évolution des carrières,
● Combattre les stéréotypes de genre,
● Débloquer des enveloppes financières pour réduire singulièrement l’écart de salaire entre les femmes et les hommes,

