RÉMUNÉRATION AU 1er JANVIER 2023, QUELLES PERSPECTIVES ?

Le gouvernement a décidé de revaloriser au 1er janvier 2023 les plus bas salaires de la Fonction publique de 1,8 % . Une augmentation identique à celle du Smic récemment annoncée pour les salarié.es du privé.

Pour rappel, le Smic, ou salaire minimum interprofessionnel de croissance, correspond au salaire minimum horaire légal. À chaque début d’année, le Smic est revalorisé. Ainsi, au 1er janvier 2023, une augmentation de 1,8 % le fera passer de 1.678,95 € bruts mensuels pour 151,67 heures de travail  à 1.709,28 €, soit une hausse légèrement supérieure à 30 €.

En un an, l’inflation a entraîné à quatre reprises une revalorisation du Smic

+1 % au 1er janvier 2022, 1.603,12 € 

+2,6 % au 1er mai, 1.645,58 € 

+2 % au 1er août, 1.678,95 € 

+1,81 % au 1er janvier 2023, 1.709,28 €

Selon le décret du 22 décembre 2022, les fonctionnaires et les agent.es contractuel.les de droit public occupant un emploi doté d’un indice majoré inférieur à 353 (au lieu de 352) percevront, à compter du 1er janvier 2023, le traitement afférent à l’indice majoré 353, indice brut 385 (au lieu de IM 352, IB 382). Le traitement de base indiciaire s’établit ainsi à 1.712,06 € bruts mensuels pour un temps complet.

Cette modification impacte notamment :

• Pour l’échelle C1 : les sept premiers échelons ;

• Pour l’échelle C2 : les trois premiers échelons ;

• Pour le grade d’agent de maitrise : les trois premiers échelons.

ET MAINTENANT ?

Le constat est simple : les grilles de rémunération des agents de catégories C et B commenceront au même indice, 353 !!!

L’UNSA constate, une nouvelle fois, le tassement des grilles indiciaires et l’absence d’augmentation pendant plus de neuf ans, lors des changements d’échelon, affaiblissant le principe d’évolution de carrière.

Ne faut-il pas retenir finalement que les salaires de la fonction publique sont trop proches du Smic, et donc insuffisamment attractifs, et qu’il conviendrait alors, non d’évoquer un rattrapage, mais plutôt une nette revalorisation afin d’attirer les jeunes vers les emplois publics ?

Le tassement des salaires « par le bas » et les efforts de nivellement successifs ressemblent à du bricolage réglementaire et font réagir toute la communauté des fonctionnaires qui réclament à juste titre une revalorisation des grilles indiciaires.

L’UNSA renouvelle sa revendication d’une conférence sur les perspectives salariales dans la fonction publique début 2023, alors que l’inflation a renoué ces derniers mois avec des niveaux inédits depuis les années 1980 : 6,2 % sur un an (12,2 % pour les produits alimentaires sur un an). Le ministère, quant à lui, écarte une nouvelle mesure générale d’augmentation des traitements mais prévoit de lancer début 2023 des discussions autour des parcours professionnels et de la rémunération des fonctionnaires, en revoyant par exemple le système de catégorie A, B et C, ou en développant la rémunération au mérite.