Paris Adresse : une mission de service public indispensable… au prix de la santé et de l’insécurité des agent.es qui y exercent. L’UNSA lance un droit d’alerte auprès de l’Administration afin d’éviter la survenue d’un accident grave.
Retour sur la genèse et la mise en place de Paris Adresse
Paris adresse est constituée d’une équipe de 9 agent.es.
La domiciliation administrative est un droit garanti par le Code de l’action sociale et des familles. Appelée également « élection de domicile », elle permet à toute personne sans domicile stable de disposer d’une adresse administrative où recevoir son courrier et faire valoir certains droits et prestations
Paris Adresse est constitué de deux services : Un service courrier, un service domiciliation
Le projet initial et toujours actuel est de renforcer la place de la collectivité parisienne dans sa part contributive pour ce qui est de l’accomplissement de la mission de service public de domiciliation administrative. Les objectifs sont atteints après trois années de fonctionnement : 17% des domiciliations à Paris sont réalisées à Paris Adresse, alors que dans le passé, la collectivité assumait difficilement 5 %.
Mais à quel prix ? Des arrêts maladie, un turn-over du personnel, des départs annoncés, de l’épuisement, un mal-être, une tension quotidienne à gérer en raison de l’insécurité.
Depuis son ouverture, le 7 janvier 2020, Paris Adresse est soumis au régime des incidents.
Celui de l’envahissement du service par des usager.es est l’un des derniers en date, le 5 décembre 2022. Un droit de retrait « de fait » des agent.es s’en était suivi.
Cet évènement a été précédé de quelques autres dont la caractéristique, toujours la même, est que le flux des usager.es, en hausse de 48% entre 2021 et 2022, soulève contre les agent.es en poste, sous le moindre prétexte, des violences verbales et physiques.
Aux difficultés quotidiennes s’ajoutent des accidents très sérieux, notamment en octobre 2020, une rixe au couteau dans la file d’attente, en décembre 2022 des violences physiques contre le directeur, une responsable menacée qui a été exfiltrée…
Si le sujet avait été évoqué à maintes reprises en réunion par l’UNSA, mais resté sans suite, l’incident du 5 décembre a permis enfin la présence provisoire d’un agent de sécurité le 23 décembre ! (présent jusqu’à 13h ! alors que le site ferme à 17h30).
Ce qui est signalé, en outre, par les agent.es c’est que la procédure d’alerte gérée par la Poste, propriétaire du site et co-occupant, à savoir la montre – remise à chaque agent – munie d’un bouton d’alarme, reliée aux services de police « n’a pas permis une intervention rapide », ce qui confirme la situation d’insécurité vécue.
Face à cette augmentation de la violence, l’administration réagit comme dans de nombreux autres sites : un système de rendez-vous a été institué pour les renouvellements de domiciliation, afin de limiter les flux d’attente. De plus, pour répondre à l’actuelle augmentation conséquente du flux d’accueil, deux postes de renfort sont attendus…
Pour ces derniers incidents, le CHSCT n’a pas été informé. Loin d’accabler les responsables locaux, l’UNSA ne peut laisser sous silence ce qu’elle apprend des agent.es et observé à l’occasion de ses visites : l’insécurité demeure, les locaux sont inadaptés, le risque d’un accident grave est bien présent. L’administration assumerait elle qu’un.e agent.e soit blessé.e ?
L’UNSA demande une réunion de la CSSCT (nouveau CHSCT) sans plus attendre, dans les locaux de Paris adresse, afin d’évaluer la situation plus globalement et proposer de véritables mesures protectrices. Abuser du professionnalisme et du dévouement des agent.es n’est pas un outil acceptable de management.
