Alors que la réforme est présentée par l’exécutif comme « juste » et « porteuse de progrès social », il existe des différences significatives entre les femmes et les hommes en matière de retraite. Voici quelques constats.
Les femmes et les hommes ne partent pas au même âge
Les femmes liquident leurs droits à la retraite en moyenne 10 mois après les hommes en 2021.
Elles prennent leur retraite en moyenne à 63 ans [contre 62 ans et 2 mois pour les hommes].
►Les différences peuvent s’expliquer par plusieurs facteurs : les femmes ont des carrières plus discontinues que les hommes parce qu’elles prennent une grande part de la gestion de la famille, notamment la prise en charge des enfants et des personnes âgées. Cette responsabilité peut entrainer des temps partiels, des interruptions de carrière ou une réduction des opportunités professionnelles.
• « À l’arrivée d’un enfant, une femme sur deux va soit arrêter soit réduire son activité professionnelle alors que ce n’est même pas le cas d’un homme sur neuf. »
• Selon la Haute autorité de santé, les femmes sont majoritaires parmi les aidants à 57%.
Le projet de loi du gouvernement entend créer une assurance vieillesse pour les proches aidants afin que les trimestres consacrés à aider une personne soient considérés comme des trimestres validés.
« Un effort supplémentaire » demandé aux femmes
► L’allongement de la durée de cotisation va doublement pénaliser les femmes :
• Parce qu’elles devront travailler plus longtemps que les hommes pour avoir le taux plein.
D’après l’étude d’impact joint au projet de réforme, les femmes nées en 1972 verront leur âge moyen de départ augmenter de neuf mois en moyenne [contre cinq pour les hommes de la même génération].
Les femmes nées à partir de 1980 seront le plus touchées. Les concernant, l’âge de départ à la retraite sera de huit mois supplémentaires [contre quatre pour les hommes].
• Et en raison de la baisse prévisible des pensions des femmes (accentuation de la décote alors qu’elles partent en moyenne déjà un an plus tard que les hommes à la retraite pour l’éviter et de la dégradation du coefficient de proratisation).
Lors de la naissance d’un enfant, les femmes peuvent bénéficier d’une augmentation de leur durée d’assurance retraite. Le décalage de l’âge légal de départ atténue sérieusement le bénéfice actuel des trimestres validés pour la maternité. Les droits familiaux du système de retraite doivent persister.
Les critères de pénibilité n’évoluent pas
Les critères de pénibilité – souvent liés aux emplois traditionnellement masculins – n’évoluent pas dans l’actuelle réforme des retraites. La pénibilité des métiers « féminisés » est souvent invisibilisée (port de personnes, environnements bruyants, charges émotionnelles…).
Une pension inférieure à celle des hommes
Les écarts de rémunérations persistent entre les hommes et les femmes et ont tendance à s’accroitre au cours d’une carrière. Au moment de la liquidation de la retraite, ces inégalités impactent le niveau de pension.
Les femmes résidant en France ont une pension de droit direct (y compris l’éventuelle majoration pour trois enfants ou plus) inférieure de 40 % à celle des hommes.
En France, près de 2 millions de personnes touchent une retraite inférieure à 1.000 euros brut par mois. Parmi elles, beaucoup de femmes (60%).
À L’APPEL DE L’INTERSYNDICALE CASVP (CGT – FO – UNSA – SUPAP FSU – UCP),
LE 8 MARS, EXIGEONS LE RETRAIT DU PROJET DE RÉFORME DES RETRAITES
QUI PÉNALISE PARTICULIÈREMENT LES FEMMES.
Le cortège parisien partira à 14h de la place de la République en direction de la place de la Nation
