CASVP EHPAD : QUAND LA DIRECTION SE VOILE LA FACE SUR LA SOUFFRANCE AU TRAVAIL

Les discussions avec les agents et les visites régulières des délégués syndicaux dans les EHPAD de la DSOL nous ont permis d’obtenir une vue plus complète des réalités du terrain. Nos collègues souffrent ! Cette situation doit être prise en compte prioritairement et les solutions doivent être trouvées rapidement !

Nous avons observé une tendance inquiétante à la dégradation des conditions de travail :

LA POLYVALENCE EXCESSIVE. Les soignant.es sont souvent appelé.es à effectuer une variété de tâches qui les éloignent de leur mission première, comme des tâches administratives, de l’hôtellerie ou de la gestion de conflits… Cette situation met en danger la santé et la sécurité des résident.es, tout en épuisant les soignant.es. Certains administratifs ont vu également leur charge de travail augmenter de manière significative (tract sur les agentes d’admission).

L’UTILISATION ABUSIVE DU SENS DU DEVOIR DES AGENT.ES. Nous avons remarqué que certaines directions cherchent à obtenir une plus grande flexibilité et une plus grande polyvalence des ASO qui, dans un premier temps, doivent dépanner, mais qui finissent par être affecté.es à diverses tâches, telles que la cuisine, l’accueil ou la lingerie, à la demande, sans délai de prévenance. Aucun planning prévisionnel n’est validé. Cette pratique entraîne, pour ces agent.es, l’impossibilité de planifier leur vie personnelle. Les dérives s’accentuent, mais du moment que l’établissement « tient » et qu’il n’y a pas de vagues, tout va…

LE PROBLÈME RÉCURRENT : L’INSUFFISANCE DE PERSONNEL ET SES CONSÉQUENCES. Les EHPAD sont souvent en sous-effectifs, ce qui a pour conséquence une charge de travail importante pour le personnel présent. Les soins aux résident.es sont donc réalisés en urgence, avec un risque de négligence. Cette situation est source de stress pour les professionnels, qui sont souvent en état de grande fatigue. On constate de plus en plus d’arrêts maladie et d’accidents de travail. Les directions de proximité comptent uniquement sur la conscience professionnelle des agent.es, mais elle a des limites… En effet, le travail dégradé ne peut être considéré comme normal. En outre, les demandes de congés sont souvent difficiles à poser. Le manque de personnel et les impératifs de continuité de service font que les congés sont souvent refusés ou reportés, ce qui engendre un mécontentement chez les agent.es. Le refus d’accorder 31 jours de congés consécutifs aux agent.es par « manque d’effectif ». 31 jours consécutifs est un droit, non une exception !

● LA NÉCESSITÉ D’UTILISER LES OUTILS DE PRÉVENTION ET DE PROTECTION DES AGENT.ES. Lors de nos visites, nous insistons sur la nécessité de compléter les fiches « événements indésirables » afin d’identifier les causes profondes des problèmes et pour permettre à la direction de mettre en place des solutions adaptées. Réagissant aux signalements de soignant.es concernant des problèmes rencontrés dans leur pratique quotidienne, un directeur d’EHPAD a demandé l’intervention d’un psychologue du personnel sans proposer de mesures concrètes pour résoudre les situations signalées.… Nous soulignons l’importance de trouver des solutions concrètes pour garantir la qualité des soins et un environnement de travail sûr.

● LES AGENT.ES SE SENTENT LAISSÉ.ES POUR COMPTE PAR LA DIRECTION. Les problèmes rencontrés ne sont pas suffisamment pris en considération, et les décisions prises par la direction ne reflètent pas les besoins réels des agent.es qui sont au bord du burn out. La direction de l’Autonomie persiste dans son discours : « la souffrance au travail est un phénomène national ». Cette position tend à minimiser les problèmes spécifiques que peuvent rencontrer les agent.es sur le terrain et à éviter de prendre des mesures concrètes pour y remédier.

Il est temps d’agir ! La direction doit prendre en compte nos remarques et mettre en place des solutions concrètes pour améliorer les conditions de travail de nos collègues des EHPAD.

L’UNSA demande une gestion participative et transparente des EHPAD, en collaboration avec les professionnels, et que soient garanties des conditions de travail dignes pour tout le personnel et de qualité pour les résident.es.