Le Ministère de la Fonction Publique a annoncé une revalorisation de 1,5 % du point d’indice pour les fonctionnaires à partir du 1er juillet, accompagnée d’une prime de « pouvoir d’achat ». Cependant, ces mesures sont en deçà des demandes syndicales pour une augmentation générale des salaires, ce qui suscite des critiques quant à leur suffisance.
La valeur du point d’indice pour les fonctionnaires connaîtra une augmentation de 1,5%, passant de 4,85 € à près de 4,92 €, à partir du 1er juillet 2023, comme l’a annoncé Stanislas Guerini. Cette revalorisation, en nette baisse par rapport à celle de 3,5% décidée moins d’un an auparavant, peine à suivre le rythme de l’inflation. Face à une envolée des prix généraux (+ 5,1 % sur un an en mai, selon l’Insee) et plus particulièrement des produits alimentaires (+ 14,1 %), les syndicats ont unanimement réclamé une hausse générale des salaires.
La valeur du point d’indice de la fonction publique, bien que déterminée par décret, nécessite une ratification par la loi de finances. Une revalorisation par décret entraîne en effet une augmentation du budget de l’État. De ce fait, une loi de finances rectificative doit être adoptée à l’Assemblée nationale pour officialiser cette hausse.
Le point d’indice est l’élément central de la rémunération des 5,7 millions d’agents publics répartis dans les trois fonctions publiques (État, hospitalière et territoriale). Il est calculé en multipliant la valeur du point d’indice par l’indice majoré (IM), qui varie en fonction de l’échelon, du grade, du cadre d’emploi et de l’ancienneté de chaque fonctionnaire.
En complément, des mesures ont été annoncées pour renforcer le pouvoir d’achat des agents publics, notamment une révision des grilles de rémunération pour les agents à revenus plus faibles, avec l’attribution de points d’indice supplémentaires. Cependant, cette mesure est nettement insuffisante étant donné que le salaire de base de ces agents est déjà proche du SMIC et que plusieurs échelons des grilles C et B sont à l’indice de traitement minimum (l’indice majoré 361) ! Par ailleurs, une augmentation de cinq points d’indice, équivalant à environ 25 € nets supplémentaires par mois, est prévue pour tous les agents de la fonction publique à partir du 1er janvier 2024.
D’autres mesures complémentaires ont été annoncées pour soutenir le pouvoir d’achat, notamment une augmentation de la prise en charge des frais de transport collectif de 50% à 75%, une hausse de 10% des indemnités forfaitaires des jours épargnés sur un compte épargne temps (CET), et la reconduction de la Garantie individuelle du pouvoir d’achat (GIPA).
La revalorisation du point d’indice serait accompagnée d’une prime de « pouvoir d’achat », variant entre 300 et 800 euros, versée avant la fin de l’année. Selon la situation actuelle, cette prime est destinée aux agents ayant un salaire brut mensuel allant jusqu’à 3 250 euros, affectant 50% des agents de l’État et 70% des agents hospitaliers.
En septembre, des négociations seront entamées pour une réforme plus large des carrières et des rémunérations dans la fonction publique. Le Ministère s’engage à mener de véritables négociations avec les syndicats, allant au-delà de simples consultations.
L’UNSA, constatant qu’un agent public sur cinq est rémunéré au salaire minimum, insiste sur l’urgence d’améliorer le pouvoir d’achat et poursuit ses efforts pour protéger les intérêts des agents. Une fois la revalorisation votée, les grilles salariales seront mises à jour sur notre site.
