Une récente enquête révèle un défi majeur : 80 % des agents de la fonction publique ressentent une perte de sens dans leur travail. Ce sentiment est dû à divers facteurs, tels que le manque de moyens, le manque de vision et les injonctions contradictoires, le sentiment de servir un intérêt particulier plutôt que l’intérêt général, le poids de la structure administrative et le manque de reconnaissance.
Malgré ces difficultés, la majorité des agents restent en poste, car leur attachement au service de l’intérêt général (52 %) et leur motivation pour la mission qui leur a été confiée (50 %) sont des facteurs clés. Pour 68 % des agents, l’intérêt général a été la principale motivation lors de leur entrée dans le service public.
Le CASVP est particulièrement touché par ces problématiques, faisant face à un taux significatif de départs. En 2022, 744 agents ont quitté le CASVP (770 en 2021), dont 501 étaient des agents titulaires (521 en 2021). Parmi eux, seuls 165 (172 en 2021) étaient des départs à la retraite.
Cette perte de professionnels expérimentés et de nouveaux talents affecte la qualité de nos services et exerce une pression supplémentaire sur les agents restants. Ces départs, souvent vers la fonction publique d’État et le secteur hospitalier, représentent une problématique complexe qui mérite une attention particulière. Nous sommes confrontés à une crise qui touche le cœur même de nos services : les EHPAD, les EPS, les SSP, les SPASAD, les services centraux…
Certains agents expriment leur frustration face au manque de reconnaissance de leur travail et de leur engagement. Ils constatent que malgré leur dévouement, l’administration ne valorise pas suffisamment leurs contributions. Cela est particulièrement démotivant lorsque le CASVP investit dans leur formation, mais ne prend pas de mesures adéquates pour les retenir lorsque des opportunités se présentent ailleurs dans la fonction publique.
Une transformation profonde des processus de décision, de coopération et de gestion en back-office est essentielle pour améliorer l’expérience des services publics et renforcer leur crédibilité.
Face à cette situation préoccupante, l’UNSA a engagé un dialogue constructif avec la direction pour trouver des solutions. À travers ces échanges, nous avons développé plusieurs axes de réflexion que nous souhaitons mettre en avant :
- Renforcer la communication et la transparence en améliorant les échanges avec les agents et les représentants syndicaux, favorisant ainsi une meilleure compréhension des problèmes de terrain et une collaboration pour trouver des solutions.
- Mettre en place un plan de recrutement adapté en ciblant les compétences nécessaires pour répondre aux besoins du CASVP, en privilégiant une communication proactive et des opportunités de développement de carrière attractives.
- Améliorer les conditions de travail en prenant des mesures concrètes telles que la simplification des procédures, une allocation adéquate des ressources, une réduction du « millefeuille » administratif, la clarification des objectifs et des attentes, et la promotion d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle
- Valoriser le travail des agents en offrant des avantages sociaux incitatifs et des opportunités d’avancement professionnel.
Ces propositions visent à répondre aux problématiques actuelles et à créer un environnement de travail plus épanouissant et motivant au CASVP. L’UNSA demeure pleinement engagée à défendre les intérêts des agents, en travaillant en collaboration avec toutes les parties prenantes pour apporter des changements positifs et durables. Il reste encore beaucoup de travail à accomplir pour atteindre ces objectifs. Nous appelons donc la direction du CASVP à agir rapidement pour répondre aux besoins urgents des professionnels et assurer la continuité des services.
