ENJEUX BUDGÉTAIRES DE LA VILLE DE PARIS 

L’analyse de la situation financière de la Ville de Paris est essentielle pour comprendre son potentiel et ses défis à venir. En 2022, la Ville a montré des signes de redressement après des années de perturbations dues à la crise sanitaire. C’est une bonne nouvelle pour le CASVP qui dépend largement de la subvention de la Ville (384 M€ soit 80% du budget général).

Après deux années marquées par la crise sanitaire, le compte administratif de la Ville pour 2022 indique un rétablissement des équilibres budgétaires. Les résultats financiers de cette année sont comparables à ceux de 2018 et 2019, preuve d’une gestion rigoureuse.

Lexique des Finances Publiques Locales : Pour mieux comprendre les détails financiers, voici quelques termes clés :

 Budget : Acte juridique prévoyant et autorisant les recettes et les dépenses d’une collectivité. Bien qu’il n’existe qu’un seul budget au sens matériel, il peut se présenter en plusieurs documents. Un budget primitif est d’abord voté, détaillant les recettes et dépenses anticipées. Toutefois, des ajustements peuvent être nécessaires en cours d’année, aboutissant à des budgets supplémentaires ou modificatifs. Des budgets annexes peuvent également exister, consacrés à des services spécifiques.

   Structure d’un Budget : Comprend la section de fonctionnement et la section d’investissement. Chacune d’elles se divise en colonnes pour les dépenses et les recettes. Les dépenses de fonctionnement sont généralement des coûts récurrents pour des besoins immédiats, tandis que les dépenses d’investissement visent des acquisitions durables bénéfiques pour le patrimoine.

Le Budget de la Ville de Paris : Paris se distingue par son budget imposant, le plus grand à l’échelle locale en France. Il s’élève à environ 10 Md€, répartis entre 8,4 Md€ pour le fonctionnement et 1,5 Md€ pour l’investissement. Sa population de 2,2 millions d’habitants, son personnel de 53 650 équivalents temps plein, et ses compétences doubles de commune et de département en font une entité unique en France.

Chiffres clefs (section de fonctionnement):

Compte Administratif (en millions d’€) IntraParis – DFA20152016201720182019202020212022
Recettes réelles de fonctionnement79148264839984868601825186409072
Dépenses réelles de fonctionnement76537683776478557930823181828490
Épargne brute (ou capacité d’autofinancement)26158163563167120458582

L’épargne brute, essentielle pour juger de la santé financière d’une collectivité, correspond au solde des recettes et dépenses. C’est la principale source de financement des investissements.

Recettes de 2022:

  • Fiscalité : Elles s’établissent à 5 460.6 M€, en progression de 3,9%, portée par la fiscalité indirecte (+171.2 M€ : fiscalité immobilière, fraction de TVA transférée, taxe de séjour essentiellement) et dans une moindre mesure par la fiscalité directe (+11,7 M€ : dynamisme des bases fiscales foncières).
  • Dotations et compensations : sont en diminution de 17,9 M€ pour s’établir à 1 944.7 M€. Cette évolution résulte principalement de l’extinction de la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF) de l’État.
  • Recettes de gestion : Elles s’élèvent à 1 643.1 M€.  Une augmentation marquée par rapport à 2021 (+254.1M€), essentiellement portées par les recettes de stationnement.
  • Produits financiers : s’élèvent à 23,4 M€, en légère baisse.

Dépenses en 2022 :

  • Gestion : 4 123 M€, impactées principalement par les coûts énergétiques.
  • Personnel : Malgré une baisse des effectifs réels (7.4% de poste vacants), les dépenses s’élèvent à 2 543.8 M€.
  • Péréquation et reversements fiscaux : Une légère hausse à 1 681.1 M€.
  • Frais financiers (142.1 M€) : en légère augmentation.

L’inflation reste un problème majeur à Paris, même face à des signes de redressement économique. L’UNSA, bien que reconnaissant cette amélioration, exprime ses réserves. Cette évolution coïncide avec la réduction, voire la suppression, de certains avantages des agents à la suite de la fusion entre la DSOL et le CASVP, en particulier en ce qui concerne la NBI et l’IFI. Avec les Jeux olympiques de 2024 en perspective, une gestion financière rigoureuse, qui prend en compte les besoins des agents, est indispensable.