CASVP : L’IMPACT DE LA MUTUALISATION DES IDE EN EHPAD

Le CASVP gère 15 EHPAD, dont 11 se trouvent à Paris. Ces établissements sont confrontés à des tensions notables, allant de difficultés financières exacerbées par l’inflation et des mesures salariales non compensées, à un manque criant de ressources humaines.

Le Projet de Mutualisation

Une préoccupation majeure émerge avec un projet financé par l’ARS via des Crédits Non Reconductibles (CNR) devant être lancé en janvier 2024 : la mutualisation des Infirmiers Diplômés d’État (IDE) de nuit entre plusieurs EHPAD. En mutualisant les IDE pour trois établissements, la qualité des soins risque d’être compromise.

Interrogations sur la Répartition des Fonds

L’UNSA s’interroge sur la motivation économique derrière ce choix, en particulier concernant la répartition des 130 000 € prévus pour le projet. Bien que cette somme était initialement allouée à l’astreinte de nuit, une option mutualisée a été privilégiée, soulignant une intention de préserver les emplois.

Financement des EHPAD

Actuellement, le financement du « budget annexe des EHPAD » provient de trois sources : l’assurance maladie via l’ARS pour la section « soin », le département pour la section « dépendance », et l’usager pour la section « hébergement ». Or, depuis plusieurs années, un déficit est observé, surtout dans la section « soin ».

En réponse, le CASVP a recours aux appels à projet pour obtenir des financements complémentaires.

Rémunération des IDE de Nuit

Des interrogations persistent sur la rémunération des IDE de nuit. Initialement annoncée à 500 € brut, l’indemnité a été revue à la baisse à 100 €, suscitant des questionnements. Aujourd’hui, elle est fixée à 300 € brut.

Mise en Place de la Sectorisation

La sectorisation basée sur un regroupement de trois EHPAD est actuellement en cours de mise en place. Bien que certains secteurs soient déjà établis, l’attribution précise des agents au sein de ces zones n’est pas encore définie. De plus, la situation est rendue complexe par la fermeture temporaire de l’EHPAD Julie Siegfried. Cette fermeture, influençant les secteurs du Sud de Paris, nécessitera des ajustements ultérieurs.

Communication et Formation

Sur le plan technique, l’UNSA reconnaît les bénéfices des technologies, telles que les smartphones, pour améliorer la communication et le suivi. Cependant, le contact direct avec les résidents est irremplaçable. Dans ce contexte, le rôle des aides-soignantes est crucial. Une formation est prévue pour les préparer aux urgences nocturnes, et des rencontres avec les directions des EHPAD sont à l’agenda.

Responsabilité des Infirmières et Avenir des IDE de Nuit

Dans ce système mutualisé, la responsabilité des infirmières est fortement mise à l’épreuve. Si un incident se produisait, en déterminer la cause pourrait être compliqué, engendrant des tensions entre établissements.

L’UNSA s’interroge aussi sur l’avenir des IDE de nuit en EHPAD. Cette mutualisation pourrait-elle être une préfiguration de la réduction des postes, les remplaçant par de simples astreintes ?

Il est essentiel de rappeler que le bien-être des résidents doit demeurer la priorité. Par ailleurs, la formation des aides-soignantes prend une importance croissante, surtout si elles sont amenées à assumer des responsabilités habituellement confiées aux IDE. Face aux nombreux risques identifiés, les avantages économiques de cette réorganisation semblent marginaux. L’UNSA souligne l’importance de privilégier l’opinion des professionnels et de mettre en avant la sécurité et le bien-être des résidents. De plus, la prochaine réforme du financement des EHPAD rend ce projet d’autant plus précaire, étant donné le risque potentiel de non-reconduction des crédits alloués. Nous demeurerons engagés dans ce dossier pour assurer un suivi attentif de la situation et faire valoir nos préoccupations.