LES RISQUES PSYCHOSOCIAUX FACE AUX TRANSFORMATIONS : UNE PRISE EN COMPTE TARDIVE MALGRÉ L’OBLIGATION DE L’EMPLOYEUR

Les risques psychosociaux (RPS) ne sont plus de simples concepts ou des sujets annexes. Ils représentent désormais des enjeux centraux dans le monde professionnel. L’exemple du Service Informatique du CASVP, le SUNI (SOI), en plein bouleversement, est révélateur : les risques y sont nettement accrus. Mais ce qui frappe le plus, ce sont les délais. Malgré une demande d’étude formulée à la Direction Générale en mai 2022, les résultats n’ont été obtenus qu’en septembre 2023. Dans un contexte où chaque moment compte, un tel retard, face à des RPS croissants, soulève de sérieuses questions.

Dans un contexte de mutation organisationnelle, les RPS sont un enjeu croissant :

  • Changements déjà subis : L’exemple le plus frappant est sans doute celui de l’EPS 18. Suite à une réorganisation fonctionnelle et managériale, plus de 100 agents ont quitté leur poste en moins de deux ans.
  • Transformations à venir : C’est le cas de la mutualisation des IDE de nuit en EHPAD prévue début 2024, qui concerne un effectif moindre mais reste significatif.
  • Restructurations majeures à l’horizon : Parmi celles-ci, la réorganisation des PSA se démarque par son ampleur et les défis qu’elle présente

La priorité aurait dû et doit être donnée aux études RPS. Les bouleversements mal orchestrés peuvent entraîner stress, malaise et incertitude, qui à leur tour provoquent des conséquences dommageables : départs, arrêts maladie, démotivation, voire maltraitance. Ces éléments, lorsqu’ils se superposent, accentuent le risque psychosocial parmi les collaborateurs. Pourquoi alors négliger ces signaux alarmants?

La récente étude RPS du SUNI (SOI), désormais transféré vers la DSIN de la Ville, a souligné un principe essentiel : chaque transformation organisationnelle nécessite une évaluation approfondie de ses répercussions psychosociales.

Ce principe aurait dû guider le projet DSIN dès le départ. Mais il en fut autrement.

Ainsi, l’interrogation de l’UNSA adressée à la direction du CASVP prend tout son sens : doit-on espérer que chaque projet à venir, qu’il soit d’envergure comme la réforme des PSA, ou de moindre ampleur tel que la restructuration des IDE de nuit, soit systématiquement accompagné d’une évaluation RPS?

Si la prise de conscience est une première étape essentielle, elle ne suffit pas sans des mesures concrètes à sa suite.

Le retard de l’étude RPS au SUNI a souligné l’urgence d’intervenir rapidement pour éviter des conséquences néfastes.

Appel à l’action : la Direction Générale de la DSOL, sollicité par l’UNSA, a exprimé son soutien à cette initiative. Toutefois, bien que son accord de principe soit une avancée, des mesures tangibles sont toujours attendues. Il ne suffit pas de reconnaître la nécessité d’une étude, il faut aussi agir.

À la veille du CST du 9 novembre sur la réforme des PSA et d’une réunion sur le dialogue social le 8 novembre, l’UNSA interpelle la Direction Générale. Nous réclamons une étude RPS pour les agents des PSA, ainsi qu’une évaluation des impacts sur les EPS suite à la réorganisation.

L’administration du CASVP, forte de ses enseignements passés, doit maintenant agir avec proactivité, vigilance et réactivité pour assurer le bien-être de ses agents et la réussite des prochaines réformes. Moins de mots, plus d’actions, et surtout moins de maux.