LA LEVÉE DU TABOU DU LICENCIEMENT DANS LA FONCTION PUBLIQUE

Dans le cadre d’une réforme globale de la fonction publique, Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, a clairement affiché son intention de « lever le tabou du licenciement ». Révélée le 9 avril, au commencement des consultations pour un nouveau projet de loi prévu pour l’automne, cette position a rapidement provoqué des réactions vives, notamment de la part des syndicats. Ces derniers dénoncent une démarche « dogmatique » et potentiellement dangereuse.

Le projet de loi envisagé par M. Guerini entend moderniser la fonction publique en adaptant le statut des fonctionnaires aux exigences du monde actuel, tout en remettant en question la garantie historique de l’emploi.

Le ministre a précisé que les licenciements économiques ne sont pas à l’ordre du jour, et que l’attention se portera exclusivementsur les cas d’insuffisance professionnelle et de fautes graves. Ces critères, jugés flous et rarement appliqués jusqu’à présent, soulèvent des inquiétudes quant à l’équité de leur application.

La position de l’UNSA Fonction Publique :

Face à cette réforme, l’UNSA Fonction Publique, par la voix de son Secrétaire général Luc Farré, a manifesté une forte opposition.

L’UNSA critique la focalisation du ministre sur les manquements et les fautes, au détriment des améliorations salariales et des conditions de travail nécessaires pour maintenir l’attractivité des métiers publics. Luc Farré considère que, sous couvert de modernisation, la réforme menace le statut même des fonctionnaires, réduisant un pilier de la fonction publique à une variable ajustable.

L’UNSA alerte sur une réforme qui risque de négliger les besoins fondamentaux des fonctionnaires.

Elle appelle à une concertation réelle et transparente, plutôt qu’à l’imposition unilatérale de modifications qui pourraient démoraliser les agents et diminuer l’efficacité des services publics.

L’UNSA demande de prendre le temps d’évaluer les impacts de la loi de 2019, d’analyser et de débattre du bien-fondé des nouvelles propositions.

L’UNSA affirme aussi que de nombreux sujets peuvent être traités par la réglementation existante ou par des ajustements budgétaires.

Alors que le ministère présente cette réforme comme une adaptation nécessaire au 21e siècle, l’UNSA, en accord les autres organisations syndicales, voit en cette initiative une menace à la stabilité et à l’équité au sein de la fonction publique. Une concertation continue s’impose pour équilibrer les perspectives et assurer que, si adoptée, la réforme bénéficiera véritablement à la société française, améliorant les services publics tout en respectant ceux qui y contribuent.