UNIFORMITÉ DE RÉMUNÉRATION : L’UNSA CONTRE LA MODIFICATION DES RÈGLES

L’UNSA, fervent défenseur de l’unité de la fonction publique, s’oppose fermement à toute initiative visant à adopter des valeurs différentes pour le point d’indice dans ses trois versants : État, hospitalier et territorial. Nous refusons catégoriquement toute forme de disparité qui pourrait pénaliser les agents de la fonction publique territoriale.

Les récents rapports Ravignon et Woerth ravivent un débat ancien sur la valeur du point d’indice, base de la rémunération de tous les agents publics. Ces rapports suggèrent que la fonction publique territoriale bénéficie d’une gestion encore plus autonome, permettant éventuellement un point d’indice distinct.

Historiquement, la libre administration des collectivités territoriales s’est exercée sans altérer la structure de la rémunération indiciaire, qui est strictement encadrée.

Actuellement, seule la rémunération indemnitaire peut être ajustée par l’employeur territorial, dans certaines conditions.

Boris Ravignon considère que confier aux collectivités locales la gestion autonome des rémunérations, en s’adaptant aux spécificités locales, contribuerait à réduire significativement les coûts.

Cependant, cette proposition suscite l’inquiétude de plusieurs acteurs, y compris l’UNSA, qui craignent une fragmentation de la fonction publique.

Vincent Lescaillez, président de l’Association des DRH de grandes collectivités, souligne que cette réduction des coûts pourrait entraîner une baisse du point d’indice pour les agents de catégorie C, majoritaires dans les effectifs territoriaux, ce qui serait injuste.

Il est important de rappeler que, depuis 2022, les grilles indiciaires des catégories C et B ont été régulièrement ajustées pour maintenir une rémunération supérieure au SMIC.

Yohann Nédélec, président du Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT), affirme que décorréler le point d’indice pourrait remettre en cause le cadre commun établi par les lois de 1984, et faciliter ainsi une gestion spécifique pour chaque secteur de la fonction publique, ce qui compromettrait son unité.

La publication des rapports Ravignon et Woerth pendant la phase de concertation sur la réforme de la fonction publique a suscité de vives critiques.

Pour l’UNSA, il est important de préserver un système uniforme de rémunération avec des grilles indiciaires communes et un point d’indice unique pour garantir équité et cohérence à tous les niveaux.

La fonction publique doit rester unie dans ses trois versants, évoluer sans disparité pour maintenir son attractivité et éviter sa paupérisation, une perspective totalement inacceptable pour l’UNSA.

Actuellement, la valeur du point d’indice est fixée par le gouvernement. L’UNSA demande instamment une revalorisation pour tous les agents, qu’ils soient à l’État, à l’hospitalière ou sur la territoriale.

Les agents de la fonction publique jouent un rôle important dans notre société. Ils méritent une reconnaissance équitable et des perspectives de carrière stables qui encouragent la mobilité entre les différents secteurs.

L’UNSA défend une fonction publique unique, qui garantit des services publics de qualité sur l’ensemble du territoire et dans ses trois versants. Une seule valeur du point d’indice pour tous souligne l’importance égale de chaque agent au service des citoyens et du pays. La décorrélation n’est pas la solution.