EHPAD EN CRISE : ENTRE LUTTE FINANCIÈRE ET RÉFORMES URGENTES !

Le secteur des EHPAD en France fait face à des turbulences financières majeures, soulignées lors des Assises nationales. La majorité des établissements publics (85%) subit un déficit, exacerbé par les conséquences de la pandémie et des scandales qui ont affecté le taux d’occupation. L’augmentation des coûts des fluides tels que l’électricité et le gaz, ainsi que la hausse des prix des denrées alimentaires, renforcent cette pression financière. Bien que les hausses salariales qui résultent des accords du Ségur de la santé soient essentielles pour valoriser et fidéliser le personnel soignant, elles ont accru les charges, dans un contexte de financement gouvernemental insuffisant.

À l’approche du mur démographique des années 2030 et 2040, il est impératif d’agir pour améliorer la qualité de l’accompagnement, revaloriser les salaires, et développer des initiatives telles que la réduction des restes à charge et la reconnaissance des proches aidants.

La nécessité de rendre le système plus juste et d’investir dans la prévention et l’habitat intermédiaire est également pressante.

Face à l’urgence de la situation et aux réponses jugées insuffisantes du gouvernement, le collectif « Territoires du grand âge en résistance », composé d’élus de plusieurs régions, a initié des protestations et des actions en justice pour dénoncer la négligence des droits fondamentaux des résidents.

Au-delà des réponses financières immédiates, dont l’octroi de 650 millions d’euros pour soutenir le secteur, plusieurs mesures sont en préparation pour remédier à la situation critique des EHPAD.

Une réforme tarifaire est en cours pour harmoniser et simplifier les coûts.

Par ailleurs, la loi pour le « bien vieillir », programmée pour 2025, proposera d’adapter les tarifs selon les revenus des résidents. Cette initiative suscite des débats sur son efficacité à long terme.

Les autorités nationales étudient actuellement une réforme du système de financement, qui pourrait inclure la fusion des fonds alloués à la dépendance et aux soins afin de simplifier la gestion et d’optimiser les dépenses.

L’UNSA réaffirme son appel pour l’adoption d’une loi de programmation pluriannuelle sur la perte d’autonomie, comme recommandé par le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) en mars dernier.

Cette législation structurerait la réponse aux enjeux persistants qui touchent les deux tiers des établissements et le secteur de l’aide à domicile.

Le financement des EHPAD reste complexe et repose sur les contributions de la Sécurité sociale, des départements, ainsi que des résidents et de leurs familles.

Le CASVP gère 15 EHPAD, offrant un total de 1938 places d’hébergement, selon les chiffres de décembre 2023. Le taux d’occupation pour l’année 2023, excluant les EHPAD Arthur Groussier, Cousin de Méricourt et Julie Siegfried, s’élevait à 96,9%, ce qui correspond à un niveau similaire à celui de 2022.

Malgré cette forte occupation, la Direction du CASVP indique qu’un tiers des EHPAD qu’elle gère affichait un déficit en 2023.

Les EHPAD en France sont à un tournant important. Des réformes structurelles sont nécessaires pour stabiliser financièrement le secteur et garantir un traitement digne et équitable des personnes âgées. L’UNSA participe activement à ces discussions et propose des solutions viables à long terme pour répondre à la crise actuelle et préparer le secteur aux défis démographiques à venir.