(IN)ÉGALITÉ ENTRE FEMMES ET HOMMES : LES FEMMES TRAVAILLENT BÉNÉVOLEMENT À COMPTER DU 8 NOVEMBRE 2024 À 16H48 !

En 2024, les femmes en France commencent à travailler gratuitement aujourd’hui, le vendredi 8 novembre à 16h48 (et 15 secondes précisément !). Pourquoi ? Parce que la rémunération horaire moyenne des femmes est inférieure de 13,9 % à celle des hommes.

Concrètement, cela signifie que pour 100 euros gagnés par les hommes, les femmes ne perçoivent que 86,1 euros !

Trois statistiques de l’INSEE permettent de mieux comprendre cette réalité :

  • 13,9 % : C’est l’écart de rémunération entre hommes et femmes à temps plein équivalent. Ce calcul est utilisé pour les comparaisons européennes.
  • 4 % : C’est l’écart de rémunération à poste et compétences égales.
  • 23 % : C’est l’écart global de rémunération entre hommes et femmes, tous temps de travail confondus. Ce chiffre reflète le fait que les femmes travaillent environ trois fois plus souvent à temps partiel que les hommes, par choix ou non, et sont en emploi moins souvent au cours de l’année.

Ainsi, si elles étaient payées au même taux horaire moyen que les hommes, les femmes pourraient arrêter de travailler dès 16h48 aujourd’hui en ayant gagné le même montant annuel.

Ce chiffre montre bien qu’il reste du chemin à parcourir pour une égalité réelle entre les femmes et les hommes.

Dans la fonction publique, les écarts de rémunération entre hommes et femmes se manifestent de plusieurs façons :

  • L’effet  démographique au sein des corps : plus la catégorie hiérarchique s’élève, moins la proportion de femmes est importante.
  • L’effet ségrégation des corps : à catégorie hiérarchique égale, les femmes sont souvent surreprésentées dans des métiers moins bien rémunérés (administratif, social, santé, etc.), tandis que les hommes occupent davantage des postes mieux rémunérés, comme dans la filière technique. Cette répartition entraîne des écarts visibles dans les carrières, notamment à travers les grilles indiciaires.
  • L’effet temps partiel : même à grade égal, les différences de temps de travail créent des écarts de rémunération. Les femmes travaillent plus souvent à temps partiel, alors que les hommes effectuent plus d’heures supplémentaires.
  • L’effet ancienneté : les carrières des femmes sont souvent interrompues par des périodes liées à la vie personnelle (notamment la maternité), ce qui réduit leur ancienneté moyenne par rapport aux hommes. Cet écart est parfois amplifié par les mécanismes de promotion interne.

L’UNSA reste pleinement engagée pour garantir une véritable égalité de droits entre les femmes et les hommes, en commençant par la rémunération. Pour y parvenir, nous demandons des mesures concrètes, telles que :

● Favoriser la transparence des rémunérations, à l’image de la Fonction Publique d’État où la DGAFP (direction générale de l’administration et de la fonction publique) a développé un outil de mesure des inégalités de rémunération entre les femmes et les hommes.

● Instaurer des critères d’évaluation non sexistes pour une progression de carrière équitable,

● Combattre les stéréotypes de genre dans le milieu professionnel,

● Allouer des fonds spécifiques pour réduire de manière significative l’écart de rémunération.