TÉLÉTRAVAIL : POUR LA COHÉSION ET LA RECONNAISSANCE, MÊME À DISTANCE

Avant la crise Covid-19, environ 1 300 agents pratiquaient le télétravail à la Ville. Aujourd’hui, ce chiffre atteint 9 700. En quelques mois, ce qui était une exception est devenu une norme, transformant profondément notre rapport au travail et aux relations professionnelles. La restitution de l’enquête télétravail de la DRH figurait à l’ordre du jour de la FS-SSCT Centrale du 11 décembre 2024.

Le télétravail est largement apprécié : il a un impact positif pour 94 % des agents, et 58 % souhaitent pouvoir télétravailler davantage.

En réduisant les trajets, il libère du temps pour la vie personnelle, un atout non négligeable.

La distance domicile-travail, prise en compte dans l’attribution des jours de télétravail, semble d’ailleurs influencer les choix de postes.

Malgré une large adhésion, des disparités subsistent entre directions de la Ville.

La plupart des agents télétravaillent deux jours par semaine (45 %), mais l’allocation forfaitaire reste plafonnée par la Ville de Paris à 48 jours par an, bien en dessous des 88 jours prévus par l’arrêté ministériel du 23 novembre 2022.

Une incohérence que l’UNSA appelle à résoudre, d’autant que les administrations parisiennes de la Préfecture de Police appliquent déjà cette mesure depuis le début.

Nous relevons également des blocages dans le versement de l’allocation forfaitaire lorsque la date d’effet de la convention précède sa signature, une erreur technique évitable par une simple correction dans FMCR.

L’UNSA demande aussi un allègement de la procédure pour l’octroi de jours supplémentaires de télétravail pour des raisons de santé, un dispositif essentiel pour les agents concernés.

Par ailleurs, l’UNSA alerte sur les risques liés aux conditions matérielles à domicile : 23 % des agents ne disposent pas d’un plan de travail adapté, et 36 % d’une assise ergonomique. Ces carences augmentent le risque de troubles musculo-squelettiques.

Pour nous, les acquis en matière de conditions physiques en présentiel doivent être préservés en télétravail (voir notre communication du 26 février 2024).

Le télétravail impacte également les encadrants.

Plus de difficultés à séparer vie professionnelle et vie privée (28 % contre 15 % pour les agents), surcharge de travail en soirée et le week-end, et gestion des équipes à distance (16 %) sont autant de défis identifiés.

Les encadrants, qui disposent souvent de moins de jours de télétravail, sont aussi davantage sollicités en dehors des horaires de travail (32 % contre 14 %).

Ces difficultés se reflètent dans les chiffres : en 2023, 17 % des encadrants ont sollicité le SAM pour des demandes individuelles, contre 11 % en 2022.

Si l’organisation du télétravail complexifie parfois le management et accentue certains risques psychosociaux, il reste une modalité essentielle du travail qu’il faut préserver et renforcer selon les besoins.

L’UNSA réaffirme son opposition à tout retour en arrière sur le télétravail et demande la reconnaissance des encadrants par la création d’une NBI d’encadrement, en complément de l’indemnité télétravail, comme le permet le décret du 3 juillet 2006.