FONCTION PUBLIQUE : ABANDON DES JOURS SUPPLÉMENTAIRES DE CARENCE, UNE PREMIÈRE VICTOIRE POUR LES AGENTS

Le Premier ministre François Bayrou a officiellement confirmé, le jeudi 16 janvier, l’abandon du projet d’allongement du délai de carence dans la fonction publique en cas d’arrêt maladie. Cette mesure, portée par l’ancien gouvernement Barnier, prévoyait d’augmenter le nombre de jours de carence de un à trois pour les agents publics. Face à une opposition syndicale massive et à des analyses montrant l’inefficacité d’une telle décision, le gouvernement actuel fait marche arrière.

Pour rappel, ces jours supplémentaires de carence, défendus par Guillaume Kasbarian, ministre de la Fonction publique sous Michel Barnier, s’inscrivaient dans un plan visant à réduire l’absentéisme dans la fonction publique.

Ce projet incluait également une baisse de l’indemnisation des arrêts maladie de 100 % à 90 % du traitement.

Ces mesures avaient été justifiées par un objectif d’économies budgétaires estimées à 1,2 milliard d’euros.

Cependant, des experts, notamment du cabinet Relyens, avaient souligné leur impact limité: les arrêts courts sont marginaux dans la fonction publique, et une telle réforme aurait peu d’effet sur les arrêts de longue durée.

Les syndicats, dont l’UNSA, et les employeurs publics locaux avaient vivement critiqué ces propositions, les qualifiant de punitives et contre-productives.

Laurent Marcangeli, actuel ministre de la Fonction publique, a multiplié les gestes d’apaisement ces dernières semaines, notamment en rouvrant les discussions sur des dispositifs comme la GIPA (Garantie individuelle du pouvoir d’achat), supprimée par son prédécesseur.

Une première rencontre de l’UNSA Fonction Publique avec le nouveau ministre de l’Action publique, de la Fonction publique et de la simplification s’est déroulée le jeudi 9 janvier 2025.

Les échanges ont été directs, inspirés d’une volonté déclarée de travailler les sujets, même les plus complexes et sensibles, dans un dialogue social respectueux.

Lors de cette rencontre, l’UNSA avait fait part de ses priorités :

  • L’amélioration du pouvoir d’achat des agents publics : rémunérations, carrières, GIPA et la mise en place d’une négociation annuelle sur les rémunérations.
  • L’abandon de l’augmentation du nombre de jours de carence et de la diminution des rémunérations pendant les arrêts maladie, ainsi que la mise en œuvre de la Protection Sociale Complémentaire en Santé et en Prévoyance pour tous les agents publics, quel que soit le versant.
  • La poursuite de la négociation sur la Qualité de Vie et les Conditions de Travail des agents publics.

Ce dialogue marque un changement dans les relations entre le gouvernement et les représentants syndicaux, après une période de tensions provoquées par les précédentes réformes envisagées.

L’abandon des jours supplémentaires de carence marque donc un changement de ton du gouvernement envers les agents publics. Cette décision constitue une victoire pour les syndicats et un signal positif pour les négociations à venir sur les autres enjeux de la fonction publique.