La réforme des retraites, très contestée, a pris effet le 1er septembre 2023 malgré l’opposition de l’UNSA et de l’intersyndicale. Cette réforme a entraîné des changements significatifs. L’âge légal de départ à la retraite augmente progressivement à 64 ans, tandis que la durée de cotisation nécessaire pour une retraite à taux plein avant 67 ans augmente également plus rapidement, atteignant 43 annuités (172 trimestres) d’ici 2027.
Trois mois de discussions entre partenaires sociaux ont débuté le jeudi 27 février, avec pour objectif de proposer des modifications à la réforme des retraites.
L’objectif des partenaires sociaux est de trouver un accord permettant de rétablir l’équilibre financier d’ici 2030.
L’engagement du Premier ministre
Le 14 janvier dernier, le Premier ministre, François Bayrou, s’est engagé dans son discours de politique générale à « remettre en chantier » la réforme contestée de 2023 qui repousse l’âge légal de départ de 62 à 64 ans. Il a appelé à des débats « sans tabou« tout en respectant l’« exigence » d’un équilibre financier.
Pour avancer sur ce dossier, François Bayrou a commandé une « mission flash » à la Cour des comptes, qui a récemment mis en lumière trois « leviers » pour réduire les déficits : • L’âge légal de départ, • Le niveau moyen des pensions, • Le niveau des cotisations.
Lors des rencontres, siègeront les cinq syndicats : CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC, + la FNSEA (agriculture) et l’UNSA et les trois organisations patronales : Medef, CPME, U2P.
Calendrier et conditions des négociations
L’ensemble des partenaires sociaux ont trois mois, à partir du jeudi 27 février, pour remettre toutes les pistes sur la table et réviser l’épineux dossier, « sans aucun totem et sans aucun tabou », a promis François Bayrou.
Il a précisé dans une lettre de mission reçue le 26 février que les mesures retenues devront permettre de « rétablir l’équilibre financier du système des retraites à un horizon proche ». Cet « horizon proche » est fixé à 2030, dans cinq ans seulement.
Les débats, qui se tiendront chaque jeudi à huis clos, seront animés par Jean-Jacques Marette, un haut fonctionnaire et ancien directeur général de l’Agirc-Arrco.
Il tiendra régulièrement les parlementaires informés de l’avancée des travaux, au cours de réunions avec les représentants des groupes politiques à l’Assemblée et au Sénat.
Si les discussions aboutissent à un accord, même partiel, il sera soumis au Parlement.
Le chef du gouvernement a toutefois averti que, « si les partenaires ne s’accordent pas, c’est la réforme actuelle qui continuerait à s’appliquer ».
La position de l’UNSA sur la réforme
Selon Luc Farré, secrétaire général de l’UNSA-Fonction Publique : « Le rapport de la Cour des comptes sur les retraites paraît honnête et conforme à tous les travaux précédents, notamment ceux du Conseil d’Orientation des Retraites. […] À l’UNSA, nous sommes prêts à discuter de tout. Nous souhaitons un compromis pour permettre aux Français qui le souhaitent de partir plus tôt. Nous le résumons ainsi : chaque jour, chaque mois gagné représente une amélioration par rapport à l’impossibilité de partir avant 64 ans. Sans parler des améliorations absolument nécessaires sur les conditions de travail, notamment sur la pénibilité. »
La date limite fixée à début juin pour trouver un accord peut sembler lointaine, mais un compromis est-il possible ? Du côté des organisations patronales, l’objectif est de pérenniser le système. Côté syndicats, la priorité n’est pas le financement, mais la justice sociale. L’UNSA vous tiendra informé.
