Le gouvernement impose un nouveau recul des droits des agents publics en réduisant l’indemnisation des arrêts maladie ordinaire. Une mesure injuste qui pénalise directement ceux qui tombent malades.
Une indemnisation revue à la baisse
Depuis le 1er mars 2025, un agent en congé de maladie ordinaire ne perçoit plus que 90 % de son traitement pendant trois mois, avant de tomber à 50 % les neuf mois suivants.
Jusqu’à présent, l’indemnisation était de 100 % pendant trois mois, puis de 50 % les neuf mois suivants.
➡ Tous les éléments de rémunération sont concernés, sauf l’indemnité de résidence et le supplément familial de traitement.
Une mise à jour tardive de la paie Ville CASVP qui pénalise les agents
Le système de paie de la Ville de Paris n’ayant pas été mis à jour à temps, les arrêts maladie postérieurs au 1er mars continuent pour l’instant d’être indemnisés à 100 %.
Mais ce n’est qu’un répit temporaire : dès que les ajustements techniques auront lieu, la différence sera prélevée rétroactivement sur une future fiche de paie.
Concrètement, les agents du CASVPet de la Ville risquent de voir apparaître des retenues importantes sur leur rémunération pour compenser ce retard administratif. Une situation d’autant plus préoccupante que ces prélèvements risquent d’être appliqués sans réel lissage.
Une perte directe de pouvoir d’achat
Le jour de carence reste appliqué. Dès le deuxième jour d’arrêt, l’agent voit son traitement amputé de 10 %.
➡ Conséquence immédiate : une perte de 160 euros nets par mois dès le premier jour d’arrêt pour un agent de catégorie C en début de carrière.
◦ Comparatif avant/après la réforme pour un agent titulaire de catégorie C en début de carrière

Pourquoi la fonction publique devrait-elle être moins bien protégée que le privé ?
Dans le secteur privé, de nombreuses conventions collectives compensent ces pertes.
Pourquoi les agents publics devraient-ils être les seuls à subir cette baisse de rémunération ?
D’ailleurs, certaines collectivités territoriales ont déjà décidé de maintenir une indemnisation à 100 % par voie de délibération. La Ville de Paris fera-t-elle de même pour protéger ses agents ?
Un impact direct sur les conditions de travail
Les agents du CASVP font déjà face à une charge de travail croissante.
Cette réforme ne fera qu’aggraver la situation : les arrêts maladie ne disparaîtront pas, mais ils seront encore plus difficiles à surmonter pour les agents concernés.
Alors que les effectifs sont sous tension, ce recul des droits ne s’accompagne d’aucune amélioration des conditions de travail. Une nouvelle fois, les économies budgétaires se font sur le dos des agents. Jusqu’où ira cette logique ?
