La structure des carrières dans la fonction publique territoriale, combinée à l’allongement de la vie professionnelle imposé par les réformes des retraites, entraîne une hausse marquée des départs à la retraite pour invalidité. L’UNSA attend de vraies mesures de prévention de l’usure professionnelle. Elle réaffirme son opposition au recul de l’âge légal à 64 ans.
La fonction publique territoriale est confrontée à des enjeux majeurs liés au vieillissement de ses effectifs et à l’usure professionnelle dans ses métiers.
La pyramide des âges est déséquilibrée, avec une moyenne d’âge élevée, notamment dans les fonctions physiquement et psychiquement exigeantes, pour les femmes comme pour les hommes.
Résultat : les départs en retraite pour invalidité augmentent depuis plus d’une décennie.
Départs en invalidité : un effet des réformes et des conditions de travail
Entre 2010 et 2023, les départs pour invalidité ont progressé de 25 %, selon une étude récente de la Caisse des dépôts.
Le recul de l’âge de départ en retraite accentue le phénomène, en particulier pour les femmes de catégorie C dans la FPT.
Les agents exposés à des conditions de travail pénibles voient leur santé se dégrader, au point de ne plus pouvoir continuer leur activité.
Sont particulièrement concernés : aides-soignants, aides à domicile, auxiliaires de vie, auxiliaires de puériculture, personnels de restauration, éboueurs, policiers municipaux, égoutiers, sapeurs-pompiers professionnels…
Départs anticipés : des inégalités entre les versants de la fonction publique
Dans la fonction publique, les départs pour invalidité sont plus fréquents chez les femmes du versant territorial que chez celles du versant hospitalier.
Une différence liée à l’inégale répartition des services actifs, qui permettent un départ anticipé pour prévenir une mise en invalidité.
Dans la FPT, seules 40 % des agentes y ont accès. Les autres sont confrontées à un dilemme : continuer dans des métiers éprouvants jusqu’à 64 ans (voire plus), ou partir en invalidité.
Le relèvement progressif de l’âge légal de départ aggravera cette situation.
Ce que revendique l’UNSA :
- Âge légal : revenir sur le relèvement à 64 ans.
- Pénibilité : reconnaître la pénibilité pour les agents hors catégorie active.
- Usure professionnelle : prévenir, accompagner, et mettre en place une GPEEC (Gestion prévisionnelle des emplois, des effectifs et des compétences) dans chaque collectivité ou établissement public.
- Égalité femmes-hommes : corriger les écarts de rémunération et les déroulements de carrière qui pénalisent les métiers féminisés.
- Droits familiaux : aligner les droits (notamment trimestres pour enfants) sur ceux du privé.
- Retraite progressive : ouvrir ce droit à tous les agents qui en font la demande.
L’usure professionnelle n’est ni une fatalité ni un angle mort de l’action publique. Elle doit être anticipée, reconnue, et traitée comme une priorité. Prévenir plutôt que réparer, aménager plutôt qu’écarter, garantir des fins de carrière dignes plutôt que précipiter des invalidités : c’est le sens des revendications portées par l’UNSA.
