TRAVAILLER SOUS LA MENACE, CE N’EST PAS UN MÉTIER

Dans les EHPAD, les EPS, les CHRS, les résidences autonomie, les agents subissent chaque jour des violences verbales et physiques. Agressions, menaces, insultes, humiliations : cette réalité est connue, documentée, discutée en comité. Mais elle reste insuffisamment traitée.

Les chiffres officiels confirment une forte hausse des signalements. Pourtant, aucune amélioration concrète des conditions de travail n’est ressentie sur le terrain.

Le fossé se creuse entre les déclarations d’intention et la réalité vécue.

Travailler la peur au ventre, c’est inacceptable

Lorsqu’un résident devient violent, on demande parfois aux soignants de se réfugier dans une chambre ou de verrouiller un poste de soins.

Est-ce cela, la protection des agents ?

Le stress devient permanent. Les équipes vivent dans la tension continue, sans perspective de changement.

Travailler sous la menace ne peut devenir une norme.

La dénonciation doit être possible, écoutée et suivie d’effets

Aujourd’hui encore, déclarer une violence est un acte difficile.

Certaines fiches ne sont pas saisies, d’autres sont perdues dans les circuits.

Des encadrants découragent le signalement, ou minimisent les faits.

La dénonciation doit être facilitée, accompagnée, prise au sérieux par la hiérarchie.

Elle doit se faire dans un cadre bienveillant, sans crainte de représailles ou de mise à l’écart.

Il est urgent d’instaurer un climat de confiance et de réassurance, où la parole de l’agent est entendue et considérée.

Dès 2022, l’UNSA dénonçait cette dérive :

Trois ans plus tard, le constat reste inchangé.

Il ne suffit pas de proclamer qu’il est temps d’agir.

Ce qu’attendent les agents, ce sont des réponses concrètes, pas une formule de plus.

L’UNSA demande un plan d’action ambitieux et ciblé

Chaque structure a ses réalités. Il faut un programme de lutte contre la violence adapté à l’EHPAD, à l’EPS, au CHRS, à la résidence autonomie.

L’UNSA exige :

  • Une tolérance zéro pour les auteurs de violences ;
  • Une simplification immédiate des procédures de déclaration ;
  • Un accompagnement psychologique renforcé via le SAM ;
  • Une procédure systématique d’intervention de la hiérarchie et du SLRH ;
  • Une prise en compte d’un délai supplémentaire pour les déclarations d’accidents de service, en fonction des disponibilités du médecin traitant et des témoins ;
  • Une information claire à l’agent sur les suites données à chaque signalement.

Le plan d’action contre les incivilités existe. Mais tant que les outils ne sont ni diffusés, ni activement mis en œuvre, tant que les procédures restent théoriques, rien ne changera. Fermer les yeux, c’est laisser s’installer l’inacceptable. La violence ne doit jamais devenir une composante ordinaire du travail.