Stéréotypes de genre, discriminations liées à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre : ces mécanismes ont une même racine, et produisent les mêmes effets d’exclusion. Ils restent puissants, souvent invisibles, et continuent de générer des inégalités concrètes, y compris dans les services publics. À l’occasion de la Journée mondiale du 17 mai contre les LGBT+phobies, l’UNSA CASVP rappelle que la prévention de ces violences commence dans nos établissements.
Un rapport qui alerte, une société qui se crispe
Remis récemment par Clément Beaune, Haut-commissaire au Plan, un rapport de France Stratégie confirme ce que de nombreux acteurs de terrain observent : les stéréotypes sexistes repartent à la hausse, notamment chez les jeunes, nourris par des réseaux sociaux non régulés et des récits réactionnaires.
Ces stéréotypes assignent des rôles, freinent la mixité, préparent le terrain aux discriminations, voire aux violences. Ils pèsent sur l’égalité, mais aussi sur la démocratie elle-même.
Un enjeu de société… et un enjeu de service public
L’UNSA partage le constat formulé lors de la conférence : il faut gagner la bataille culturelle, déconstruire les schémas assignés, former les encadrant·es, travailler à des environnements de travail inclusifs.
Au CASVP, une sensibilisation à la non-discrimination à l’embauche est en place, et c’est une base essentielle.
Mais cela ne suffit pas.
Les stéréotypes opèrent souvent en creux : dans les moqueries banalisées, les silences, les regards, les manques de reconnaissance ou d’écoute.
Et ils affectent aussi le parcours professionnel, la place dans les équipes, le sentiment de légitimité.
Des outils existent : encore faut-il les généraliser
Le label GreyPRIDE, déployé dans certains EHPAD, montre qu’il est possible d’agir :
• Des référent·es formé·es,
• Une sensibilisation des agents,
• Un cadre clair pour l’inclusion des personnes LGBTQIA+, notamment âgées.
Mais aujourd’hui, rien n’est prévu dans les plans de formation DSOL pour les autres services : ni module transversal, ni formation spécifique pour les encadrant·es ou les équipes sociales et administratives.
Or, la loi impose aux employeurs publics de prévenir toutes les formes de discrimination, y compris celles liées au genre ou à l’orientation sexuelle.
Ce que l’UNSA CASVP demande, clairement :
- Renforcer la formation des encadrant·es sur les discriminations sexistes, homophobes, transphobes ;
- Intégrer dès 2025 un module transversal sur les stéréotypes et les discriminations invisibles ;
- Sensibiliser l’ensemble des équipes à l’accueil inclusif et à la reconnaissance des identités ;
- Prendre en compte tous les signalements, y compris ceux qui relèvent de formes subtiles ou systémiques.
Un service public exemplaire commence par la protection de celles et ceux qui le font vivre. Déconstruire les stéréotypes n’est pas une option : c’est une condition pour garantir l’égalité réelle et le respect de toutes les identités. Le 17 mai est une journée mondiale contre les LGBTQIA+phobies, mais notre engagement est quotidien. L’UNSA CASVP y prendra toute sa part.
