VIOLENCES CONTRE LES AGENTS : UN PHÉNOMÈNE QUI NE DOIT PLUS ÊTRE TOLÉRÉ

Le service public de proximité, c’est le lien quotidien entre les citoyens et leurs institutions. Mais ceux qui le font vivre sont de plus en plus souvent confrontés à de l’irrespect, des violences, voire des agressions physiques dans l’exercice de leurs missions. Loin d’être des faits isolés, ces situations traduisent une dégradation inquiétante du lien entre usagers et institutions. L’UNSA alerte depuis plusieurs années : ces violences ne sont ni banales, ni acceptables.

Des chiffres qui parlent

Les données disponibles sont encore trop fragmentaires, mais toutes les tendances convergent : agressions verbales, menaces, insultes, violences physiques à l’encontre des agents territoriaux sont en forte hausse.

Selon une enquête de la DGCL (Direction Générale des Collectivités Locales), plus d’un agent sur quatre déclare avoir été victime d’agression ou de comportement violent dans ses fonctions.

Au CASVP, les agents d’accueil, de médiation ou de proximité, les agents soignants souvent confrontés à des publics en grande détresse, sont particulièrement exposés. Ces actes, parfois quotidiens, s’inscrivent dans un climat général de défiance, de tension sociale et de perte de repères quant à ce que représente le service public.

Un coût humain bien réel

Les conséquences sont lourdes : arrêts de travail, perte de motivation, démissions.

La souffrance psychologique est profonde.

Derrière chaque fait : une histoire de découragement, d’isolement, parfois de rupture professionnelle.

Pire : beaucoup d’agents n’osent pas signaler les faits subis — par peur des représailles, ou parce qu’ils pensent que « cela fait partie du métier ». Ce fatalisme est dangereux : il banalise l’inacceptable, et sacrifie les agents.

Des collectivités souvent démunies

Toutes les collectivités ne sont pas préparées.

Beaucoup n’ont ni plan de prévention, ni procédure claire en cas d’agression.

Le traitement des signalements est souvent flou, et la reconnaissance des victimes insuffisante.

Certains dispositifs existent :

• Formations à la gestion des conflits

• Boutons d’alerte, mises à l’abri

• Soutien psychologique après agression

• Protocoles avec la police ou le ministère public

Mais cela reste trop rare.

La réponse ne peut pas dépendre du bon vouloir local : il faut des garanties opposables pour tous.

L’UNSA exige des engagements clairs

Notre organisation syndicale porte des revendications précises :

• Reconnaître pleinement les violences comme accidents de service, sans exigence de preuve.

• Rendre obligatoire un plan de prévention dans chaque collectivité.

• Garantir un soutien psychologique gratuit et confidentiel.

Un accompagnement syndical renforcé, pour garantir à chaque agent l’accès à ses droits : témoignage, demande de protection fonctionnelle, assistance juridique.

Lancer des campagnes de sensibilisation, qu’elles soient nationales, locales ou au sein des établissements, pour faire du respect des agents un message visible et constant.

Chaque agression est une atteinte à un agent, mais aussi à l’idée même d’un service public au service de toutes et tous.

Le respect des agents publics n’est pas négociable. Il conditionne leur capacité à remplir leurs missions, et la qualité du lien social et de la solidarité qu’ils portent. L’UNSA restera mobilisée pour que chaque agent, quel que soit son métier, soit respecté, protégé, reconnu. Nous appelons tous les acteurs — employeurs, élus, usagers — à prendre leur part de responsabilité.