SERVICE APPROVISIONNEMENT : UNE FAILLE STRUCTURELLE QUI FRAGILISE LE CASVP

Le bon fonctionnement des services du CASVP repose sur une chaîne d’approvisionnement fiable. Lorsqu’elle se dérègle, ce sont les conditions d’exercice des missions, le quotidien des agents et la qualité du service rendu aux usagers qui en pâtissent. L’UNSA alerte depuis plusieurs mois sur la situation préoccupante du service Approvisionnement, dont les difficultés affectent aujourd’hui l’ensemble des directions.

Fournitures non livrées, imprimantes obsolètes, lingerie manquante dans certains EHPAD, retards chroniques dans les travaux, absence de consommables de base dans des établissements recevant du public : ces faits ne relèvent ni de l’exception ni du ressenti. Ils sont récurrents, objectivés, persistants.

Le recours aux solutions offertes par les centrales d’achat (UGAP, RESAH Île-de-France…) permet parfois de répondre à certains besoins, mais les prestations proposées sont souvent mal adaptées aux spécificités du CASVP.

Une désorganisation profonde du service

Le service de l’approvisionnement regroupe en principe plus de 100 agents, répartis entre trois bureaux (Achats, Dépenses Centralisées, Logistique) et la Mission Archives. Les principales difficultés proviennent de la fonction achat :

  • Certains marchés ne sont pas traités dans les délais, et une partie des procédures est transférée, par défaut, vers d’autres services qui ne disposent pas des ressources et des compétences adéquates;
  • Les relations avec les services « prescripteurs » du CASVP sont parfois tendues, faute de réponses et de cadrage clairs.

Les conséquences sont immédiates : manque de linge propre dans les EHPAD, imprimantes hors d’usage dans les services sociaux, blocages logistiques récurrents. Il ne s’agit pas de simples retards, mais de dysfonctionnements répétés qui compromettent le fonctionnement des structures.

Un service en tension constante sur le plan des ressources humaines (RH)

La situation RH au sein du service est tout aussi préoccupante :

  • Difficulté de recrutement et vacances de poste persistantes ;
  • Le turn-over est élevé, les conditions de travail sont décrites par les agents comme source de risques psychosociaux.

Aucun retour précis n’a été apporté par l’administration sur les causes réelles de cette instabilité. Les profils recrutés sont parfois non adaptés aux missions, et les directions opérationnelles se voient transférer certaines tâches ou internalisent  certaines missions afin  de pallier à diverses difficultés.

Des risques majeurs à court et moyen terme

Les conséquences pour le CASVP dépassent le simple dysfonctionnement technique :

  • Difficultés de fonctionnement au sein de nombreux services et structures  et risque de rupture du service dans les structures médico-sociales ;
  • Perte de recette et risques potentiels sur certains financements extérieurs, faute de pouvoir effectuer certains travaux, d’obtenir certaines prestations ou de pouvoir fournir des pièces comptables ;

Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement le bon fonctionnement d’un service support : c’est la capacité même du CASVP à assurer ses missions fondamentales.

Les demandes portées par l’UNSA

Face à ces constats, l’UNSA a demandé :

  • L’organisation d’une réunion spécifique avec la direction de la DSOL, incluant un état des lieux chiffré et des propositions de redressement ;
  • L’inscription de ce point à l’ordre du jour du CST et du FSSSCT, en raison de son impact direct sur les conditions de travail ;
  • Une clarification institutionnelle sur les perspectives d’évolution du service, en lien avec les autres directions.

L’UNSA considère qu’il est de la responsabilité des élu·es de tutelle de garantir que le CASVP dispose des moyens de fonctionner normalement. Laisser perdurer cette situation reviendrait à accepter le risque d’un retrait partiel de la capacité de pilotage du CASVP, au profit d’autres directions de la Ville plus dotées mais moins proches du terrain.