EFFECTIFS À LA DSOL-CASVP : UN GEL QUI NE DIT PAS SON NOM

Le Rapport Social Unique (RSU) 2024 du CASVP fait état d’un taux de vacance des emplois budgétaires de 13,7 %. En 2023, il était de 11,6%. Cela signifie que plus d’un poste sur sept n’est pas pourvu, malgré une charge de travail en constante augmentation. Cette hausse est due à une légère baisse des effectifs réels, mais surtout à la création de nouveaux postes budgétaires non suivie de recrutements effectifs.

Contractuels en recul : une alerte sur le non-renouvellement des CDD

Le RSU 2024 indique que le nombre de contractuels sur emploi permanent est passé de 884 en 2023 à 825 en 2024, soit une baisse de 6,7%, correspondant à 59 agents en moins.

Les contractuels ne représentent plus que 14,6% des effectifs sur emploi permanent, contre 15,5 % l’an dernier. Pourtant, 90% de ces agents sont en CDD, souvent en attente de titularisation ou mobilisés pour pallier les absences.

Ce recul ne doit rien au hasard. Il reflète une politique silencieuse mais bien réelle : le non-renouvellement de nombreux CDD, alors même que les besoins restent inchangés, voire en hausse. Cette logique fragilise encore davantage les équipes, prive les services de solutions de remplacement et installe une précarité de fait.

Un gel des embauches imposé dans les services

Plusieurs sous-directions font état d’une consigne de gel des embauches, y compris sur les postes opérationnels. Ce gel touche également les fonctions support et les services centraux.

Résultat: des équipes incomplètes, des remplacements impossibles, des plannings à revoir sans cesse. Même les 110 postes budgétaires prévus pour renforcer les EHPAD sont gelés, en tout ou en partie, alors que les besoins sont urgents et parfaitement identifiés.

Des réformes qui s’empilent, sans disposer des moyens suffisants

Les réformes engagées – PSA, MDS, création de la CRIPPAH (Cellule de Recueil des Informations Préoccupantes des Personnes Adultes en situation de Handicap), réorganisation de la gestion des IPE par la SDPPE (Sous-Direction de la Protection et de la Prévention de l’Enfance) – ont toutes un impact sur les services du CASVP.

Lorsqu’un renfort d’effectifs est annoncé, il est souvent sous-dimensionné et sa pérennité incertaine.

Ainsi, les équipes PSA savent déjà qu’elles devront rendre progressivement des postes au profit de la SDT, ce qui interroge plus largement sur la stratégie d’allocation des ressources humaines.

Dans certains cas, les moyens ont même été revus à la baisse. Les réorganisations s’enchaînent, mais les effectifs stagnent. Ou pire : ils reculent.

L’UNSA demande une parole de vérité

Ce décalage entre les objectifs affichés et les moyens alloués n’est plus tenable. Les agents ont le droit de savoir ce qui les attend, et d’exercer leurs missions avec des moyens convenables et clairement définis. Quand les remplacements ne sont plus assurés et que les équipes naviguent à vue, c’est bien la responsabilité de l’employeur qui est engagée. Il ne suffit pas de multiplier les projets : encore faut-il garantir les conditions nécessaires à leur mise en œuvre.

L’UNSA CASVP demande une parole de vérité sur la politique des effectifs. Cela passe par un état des lieux complet et transparent, incluant :

  • les effectifs budgétaires,
  • les effectifs réellement en poste,
  • la répartition entre titulaires, contractuels, vacataires,
  • une déclinaison claire par établissement ou service.

Sans ce cadrage de départ, aucune discussion sérieuse n’est possible. Il ne suffit pas de déclarer des priorités : encore faut-il s’en donner les moyens.

L’UNSA CASVP agit dans toutes les instances pour exiger un cadrage clair des effectifs, des données consolidées par sous-direction et service, et des engagements concrets sur les réouvertures de postes gelés. Nous faisons remonter les réalités du terrain, nous alertons, nous proposons, et nous défendons les moyens indispensables à l’exercice des missions de service public.