PARENTALITÉ : LA PÉNALITÉ RESTE MATERNELLE

Travailler et être parent reste difficilement conciliable. Et ce sont encore les femmes qui en paient le prix. Une récente mission parlementaire dresse un constat clair : les politiques publiques ne parviennent pas à garantir une répartition équitable des responsabilités parentales, ni à corriger les inégalités qui en découlent.

La parentalité creuse les écarts

Selon les données du Conseil d’analyse économique, 90 % des inégalités de revenus entre les femmes et les hommes sont directement liées à l’arrivée d’un enfant.

Cette « pénalité maternelle » est établie de longue date : après une naissance, les carrières des femmes ralentissent, les salaires stagnent, les promotions se raréfient.

En parallèle, les mères continuent d’assurer l’essentiel du travail non rémunéré : 71 % des tâches domestiques et 65 % des tâches parentales reposent encore sur elles.

Ce déséquilibre débute dès la naissance

A la Ville de Paris et au CASVP, le congé maternité est aujourd’hui bien plus long que le congé de paternité et d’accueil de l’enfant, qui reste fixé à 25 jours calendaires maximum en cas de naissance simple, dont 4 jours doivent être pris immédiatement après les 3 jours de congé de naissance.

La période restante de 21 jours peut être fractionnée en deux périodes d’au moins 5 jours chacune, à prendre dans les six mois suivant la naissance.

Résultat : les premiers mois avec l’enfant installent une répartition inégalitaire durable.

L’expérience des pays nordiques l’a pourtant montré : l’allongement du congé paternité, avec une part obligatoire et bien rémunérée, favorise une implication plus équitable des deux parents à long terme.

Des propositions concrètes à traduire localement

Le rapport formule une série de propositions concrètes :

  • port du congé paternité à 16 semaines,
  • renforcement des dispositifs d’accompagnement à la parentalité, création d’un véritable service public de soutien aux parents,
  • développement de lieux d’accueil accessibles,
  • formation des professionnels

Mais aussi une nécessaire évolution culturelle dans les milieux professionnels et administratifs.

Un enjeu bien réel au CASVP

À la Ville de Paris, et plus particulièrement au CASVP, ces constats trouvent un écho immédiat.

Les agentes sont nombreuses à jongler entre charge de travail élevée, organisation rigide des plannings et responsabilités familiales.

La parentalité y est encore trop souvent perçue comme un frein professionnel, avec un impact direct sur les parcours de carrière.

Trop de mères doivent travailler comme si elles n’avaient pas d’enfants, et élever leurs enfants comme si elles n’avaient pas de travail. Pour l’UNSA CASVP, cette injonction est intenable. Rééquilibrer les temps de vie, soutenir toutes les formes de parentalité et corriger les inégalités durables liées à l’arrivée d’un enfant doit devenir une priorité, y compris dans la fonction publique parisienne.