LONGUE MALADIE : CE QUI SE FAIT AILLEURS, CE QUI MANQUE AU CASVP

À Nice, la Ville et la Métropole ont choisi de mettre en place un dispositif expérimental pour maintenir le lien avec les agents en longue maladie et préparer leur retour. Des ateliers collectifs (nutrition, sommeil, gestion du stress, sophrologie), un accompagnement individualisé avant la reprise, l’implication des assistantes sociales et la présence d’un point RH physique pour éviter l’isolement numérique : autant de moyens concrets pour que les agents ne disparaissent pas de l’organigramme et puissent revenir dans de bonnes conditions.

Anticiper le retour plutôt que le subir

L’originalité du dispositif niçois est de ne pas attendre la reprise pour agir.

Pendant l’arrêt, un fil est maintenu avec la collectivité.

Puis, un plan de retour personnalisé est préparé avec la médecine du travail, les ergonomes, psychologues, assistantes sociales et encadrants.

L’équipe de travail est elle aussi accompagnée, afin d’éviter les maladresses et de recréer du lien social.

L’absence ne doit plus se traduire par une mise à l’écart, mais par un accompagnement.

Au CASVP, une gestion minimaliste

Au CASVP, la réalité est bien différente.

Les arrêts longs se traduisent par une disparition silencieuse.

Aucun suivi structuré, pas d’ateliers, pas de coordination médico-sociale digne de ce nom.

L’agent en arrêt s’efface derrière un matricule, tandis que ses collègues absorbent la surcharge de travail.

Le retour se fait souvent à l’aveugle, sans anticipation des aménagements nécessaires ni accompagnement du collectif.

Inaptitudes : une même logique d’abandon

Ce manque d’anticipation se retrouve également dans le traitement des inaptitudes aux fonctions.

Les agents déclarés inaptes se retrouvent trop souvent sans perspective claire : pas de projet professionnel adapté, peu de solutions concrètes de reclassement, une prise en charge administrative qui oublie l’accompagnement humain.

Cette gestion minimaliste accentue la précarisation et renforce le sentiment d’isolement.

Ce qui est possible ailleurs…

Le contraste est saisissant : là où Nice mobilise de multiples acteurs autour d’un plan individualisé, le CASVP laisse l’agent seul face à la complexité des procédures, sans soutien coordonné ni vision d’avenir.

Au-delà des discours sur la qualité de vie au travail, d’autres collectivités montrent qu’il existe des façons de faire autrement.

Ce qui est possible ailleurs doit interroger ici : pourquoi les agents du CASVP devraient-ils se contenter d’une gestion purement administrative de leur absence ou de leur inaptitude, quand d’autres collectivités choisissent d’investir dans l’accompagnement humain ?

Les grands principes sont souvent rappelés dans les communications officielles du CASVP : « soutien », « accompagnement », « prévention ». Mais dans les faits, rien n’est construit pour maintenir le lien, anticiper les reprises ou sécuriser les parcours en cas d’inaptitude. Derrière les discours, il ne reste que la gestion comptable des effectifs. Tant que l’administration ne passera pas des mots aux actes, les agents resteront seuls face à leur arrêt, leur retour ou leur reclassement.