EHPAD COUSIN DE MÉRICOURT : PROMESSES DE TRAVAUX, CONDITIONS DÉGRADÉES

Malgré des engagements pris dès 2021 et des signalements répétés sur l’état des lieux, aucune mesure réelle n’a été enclenchée à l’EHPAD Cousin de Méricourt. Au contraire, la situation a continué de se dégrader, jusqu’à affecter à la fois les conditions de travail des agents et celles de vie des résidents.

Des signaux répétés, aucune correction

L’UNSA s’est rendue sur site et a rencontré les agents de jour, de garde ainsi que l’équipe administrative.  

Le constat est édifiant. Les problèmes signalés depuis des mois persistent : aérations encrassées, cafards jusque dans les chariots alimentaires, chariots déjà défectueux manipulés en pente (risque d’accident), sols détériorés exposant à des chutes, offices vétustes et inadaptés.

Le bâtiment C est fermé, de même que le 3ᵉ étage des bâtiments B et D ; le bâtiment D n’a bénéficié que d’un simple « embellissement » sans traitement de fond.

Une suspicion d’amiante a en outre été signalée.

Des équipes fragilisées par des choix anticipés

Près de la moitié du personnel présent est contractuel, vacataire ou intérimaire.

Environ cinquante soignants titulaires ont déjà été transférés vers d’autres établissements en prévision des travaux… qui n’ont jamais commencé.

Dans les faits, les infirmiers remplaçants délèguent la distribution complète des traitements aux aides-soignants, avec aval implicite de l’encadrement, d’après les déclarations recueillies sur place.

Or, le Code de la santé publique est clair : l’aide à la prise peut être réalisée par un aide-soignant sous responsabilité infirmière (art. R.4311-5), mais l’administration des traitements relève exclusivement de l’infirmier et ne peut pas être déléguée (art. R.4311-7). La responsabilité reste portée par l’infirmier (art. R.4311-4).

Le service RH local est lui aussi en sous-effectif permanent (trois agents pour plus d’une centaine de dossiers titulaires, stagiaires, vacataires, intérimaires). Avec un fe flux de sollicitations continu, y compris en période de paie.

Un calendrier enfin acté… mais cinq années d’attente sans réponses sur le quotidien

L’avenant au plan d’investissement (PAI 2024) acte un démarrage des travaux en 2026, pour une mise en service à l’horizon 2029-2030. Ce retard est donc officiellement assumé.

Mais aucune disposition n’a été annoncée pour les cinq années d’attente, alors que les conditions de travail et d’hébergement sont déjà dégradées.

Plusieurs questions restent sans réponse :

  • Quelles mesures immédiates pour l’hygiène, les risques de chute et les matériels défectueux ?
  • Qu’est-il prévu face à la suspicion d’amiante ?
  • Comment sera assurée la sécurité médicamenteuse dans le respect du cadre légal ?
  • Quels effectifs pérennes pendant cette période prolongée avant travaux ?

À ce stade, aucune réponse n’a été donnée aux agents.

L’UNSA a engagé une saisine F3SCT sur l’absence de mesures prévues pour la période transitoire et sur les risques sanitaires et organisationnels persistants. Une demande écrite a été adressée à la Sous-direction de l’autonomie et au SPQVT (Service de la Prévention et de la Qualité de Vie au Travail) afin d’obtenir des réponses précises, un plan d’action immédiat, un calendrier d’exécution et des effectifs pérennes adaptés.