RIFSEEP : POUR LA MISE EN ŒUVRE D’UNE CARRIÈRE INDEMNITAIRE

Le RIFSEEP devait apporter cohérence, justice et lisibilité dans l’évolution indemnitaire des agents. La Ville de Paris a pourtant fait le choix de limiter fortement la prise en compte des fonctions, au profit de l’« expertise » et de la manière de servir, sans jamais rendre cette logique compréhensible ni lisible.

Une politique indemnitaire devenue illisible

Les agents comme les représentants du personnel constatent :

  • l’absence de règles visibles sur la manière de primer ;
  • l’absence d’explications lorsque l’IFSE ou le CIA s’écartent fortement du taux de référence, malgré l’engagement de motiver ces situations par une lettre d’accompagnement ;
  • des écarts extrêmes, avec un taux minimum de 1 % et un maximum de 18 % pour un taux indicateur de 5,5 % ;
  • une opacité entretenue, laissant place à l’arbitraire et au soupçon.

Cette situation nourrit incompréhension et démotivation, faute d’un cadre clair, stable et lisible.

La proposition de l’UNSA : sécuriser une carrière indemnitaire

L’UNSA défend depuis longtemps une autre approche : la mise en place d’un soclage indemnitaire triennal ou quadriennal, par corps et par grade, venant compléter la campagne annuelle de valorisation.

Ce dispositif — qui devrait faire l’objet d’un protocole d’accord renouvelable — permettrait de garantir :

  • une progression indemnitaire assurée tout au long de la carrière,
  • la préservation du pouvoir d’achat,
  • une reconnaissance stable de l’engagement professionnel, y compris lorsque l’évolution indiciaire (la grille indiciaire) est achevée ou en passe de l’être.

Clause de revoyure du RIFSEEP : des choix injustifiés

Présentée au pas de charge en fin novembre, la clause de revoyure du RIFSEEP :

  • oublie des corps entiers (CSE, SMS, agents sociaux) ;
  • sous-valorise d’autres agents, notamment les corps administratifs ;
  • ne fournit aucune justification de fond ;
  • réduit la revalorisation  de l’IFSE à une simple mesure de pouvoir d’achat.

Plus discutable encore – sans opposer les agents entre eux – les jeunes ASE bénéficieront d’une double valorisation en trois ans (entrée dans le corps et mesure générale), tandis que leurs collègues plus expérimentés ne bénéficieront que de cette dernière.

Quelle cohérence dans une politique indemnitaire censée accompagner des carrières de plusieurs décennies ?

Un changement de méthode s’impose

L’UNSA appelle l’administration du CASVP à :

  • rendre transparente la manière de primer,
  • assurer l’équité entre agents d’un même corps et d’un même grade,
  • sécuriser un parcours indemnitaire tout au long de la carrière
  • mettre fin à une opacité qui fragilise l’engagement professionnel.

Une politique indemnitaire juste est possible. Elle exige du courage et de l’honnêteté. Elle constitue une condition essentielle de respect, de reconnaissance et de motivation pour les agents qui font vivre le service public.