La frontière entre exigence managériale et pratiques inappropriées fait l’objet de constats récurrents en droit de la fonction publique. Certaines situations présentées comme de la « simple exigence » relèvent en réalité de modes de management qui dégradent les conditions de travail. Des analyses récentes rappellent que cette exigence est juridiquement encadrée et appréciée par les juridictions administratives, des constats qui trouvent un écho dans certaines situations connues au CASVP.
Une exigence professionnelle légitime, mais encadrée
Un chef de service peut faire preuve de rigueur, fixer des objectifs, demander des résultats ou corriger un travail. Ces prérogatives relèvent de l’exercice normal de l’autorité hiérarchique.
En revanche, lorsque la pression devient excessive, répétée ou disproportionnée, l’exigence peut sortir de ce cadre et poser question au regard du droit.
Quand l’exigence devient un management inapproprié
La jurisprudence rappelle que des propos agressifs, dénigrants ou humiliants, un mode de communication autoritaire fondé sur la critique permanente, ou des exigences élevées imposées sans reconnaissance ni bienveillance ne sont pas acceptables.
Il est également établi que l’engagement professionnel d’un encadrant, ou les évaluations positives dont il bénéficie, ne peuvent en aucun cas justifier des pratiques managériales inappropriées.
Des situations fréquemment rencontrées dans les services
Ces analyses mettent en lumière des pratiques managériales maltraitantes souvent banalisées, telles qu’un contrôle excessif de l’organisation du travail, une imprévisibilité du comportement hiérarchique, une absence de reconnaissance du travail accompli ou encore une difficulté à entendre le mal-être exprimé par les agents.
Lorsqu’elles s’installent dans la durée, ces situations peuvent porter atteinte à la santé des agents et à la qualité du service rendu.
Une obligation claire de protection des agents
Il est rappelé que l’administration est tenue à une obligation de protection de la santé et de la sécurité des agents.
Un responsable hiérarchique ne peut ignorer des alertes répétées, minimiser des difficultés signalées, ni affirmer que « l’ambiance est bonne » alors que des situations de mal-être sont connues ou qu’une enquête interne est engagée.
L’UNSA CASVP rappelle que l’exigence professionnelle ne peut jamais servir de justification à des pratiques dégradant les conditions de travail. Le management doit s’exercer dans un cadre respectueux, clair et proportionné, garantissant la dignité, la santé et la reconnaissance des agents. Les agents confrontés à des situations de pression excessive ou de management inapproprié peuvent se rapprocher de leurs représentants UNSA afin d’être informés, conseillés et accompagnés.
